Gran Lux • session de visionnage 50

▎27 avril 16 mai 2023

GRAN LUX
11 bis, rue de l’égalerie
42100 Saint-Étienne
tramway T1 & T3 : arrêt place Bellevue
adhésion Coxa-Plana 2023 : 2 €

CB • pas de règlement par CB.
Carnet Culture & Saintépass acceptés.

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1      Module ‘Apnée’
       film 35mm & DCP

2     Los Angeles plays itself
        Thom Andersen  DCP

3    double-programme :
      Get out of the car
       Thom Andersen    16mm
      S.H.I.T.

       concert

4    double-programme :
      Further radical 
       Stefano Canapa   35mm
      Glen or Glenda
       Ed Wood   35mm

5     Film misterioso
        G & G    DCP

6     Module solaire :
       Set Peter Miller DCP
       First time
       [the time for all but sunset — violet]
        Nicolaas Schmidt    35mm

7     Le Festin chinois
        Tsui Hark    DCP

8     Police fédérale, Los Angeles
        William Friedkin    35mm

9     Navajos films themselves:
       the spirit of the Navajos

        Maxime & Mary J. Tsosie, Benally Susie
        16mm
       In the land of the war canoës
        Edward S. Curtis    35mm

10    La dernière Piste
        Kelly Reichardt    35mm

11     Fellini Roma
        Federico Fellini    35mm

12     double-programme :
        Les Ruines de ce rêve

         Cendre     16mm
        Flacky et camarades
         Marie-Jo Aiassa, Pierre Gurgand,
         Aaron Sievers    16mm

13     double-programme :
        Divine horsemen
       – the living gods of Haïti

         Maya Deren   16mm
        Pualasakan,
        fête des chamanes puyuma

         Josiane Cauquelin    vidéo Hi8

14     Les Noces de Palo   35mm
         Friedrich Dalsheim & Knud Rasmussen

15     double-programme :
        La Mécanique des fluides
        Gala Hernández López   vidéo HD
        Papagaio    16mm
        João Maria Gusmao & Pedro Paiva

16     LE NAVIRE ARGO – double-programme :
        D’étranges vues et de joyeux vestiges
         Guillaume Mazloum   16mm
        Los Conductos
         Camilo Restrepo   35mm

17     double-programme :
        Chants and danses for hand
         Larry Gottheim   vidéo
        DJ Paulette aka Jus Acid
         musique

18    double-programme :
       Navajos films themselves:
       Intrepid shadows

        Al Clah   16mm
       Ma famille et moi
        Colette Piault   16mm

19     Toujours ils joueront avec le vent
         Jacqueline Caux    vidéo HD

20     Everybody in the place
         Jeremy Deller    vidéo HD

21     Le Salon de musique
         Satyajit Ray    35mm

22     Ubulux
         journée marathon   
        films 16mm, 35mm, vidéo,
        diffusion sonore, …


Stefano Canapa
Adriaan Ditvoorst
Lin Chunni
Arianne Olthaar
Olivier Dutel

film 35mm & DCP

Thom Andersen

DCP


Thom Andersen


film 16mm
concert


Stefano Canapa
Ed Wood


film 35mm
film 35mm

5    Film misterioso

G & G

DCP


Peter Miller
Nicolaas Schmidt


DCP
film 35mm

Tsui Hark

film 35mm

William Friedkin

film 35mm


Maxime & Mary J. Tsosie, Benally Susie
Edward S. Curtis


film 16mm
film 35mm

Kelly Reichardt

film 35mm

11    Fellini Roma

Federico Fellini

film 35mm


Cendre
Marie-Jo Aiassa, Pierre Gurgand, Aaron Sievers


film 16mm
film 16mm

Friedrich Dalsheim & Knud Rasmussen

film 35mm


Gala Hernández López
João Maria Gusmao & Pedro Paiva


vidéo HD
film 16mm


Guillaume Mazloum
Camilo Restrepo


film 16mm
film 35mm


Larry Gottheim


vidéo
musique


Al Clah
Colette Piault


film 16mm
film 16mm

Jacqueline Caux

vidéo HD

Jeremy Deller

vidéo HD

Satyajit Ray

film 35mm

22   Ubulux

journée marathon

films 16mm, 35mm, vidéo, diffusion sonore, …

1

MODULE 'APNÉE'

jeudi 27 avril • 20.00
samedi 29 avril • 22.30

1

A RADICAL FILM

▎Stefano Canapa
2017 – Italie/France – film 35mm N&B – sonore – 2 minutes 40 secondes


Un film fabriqué avec des radis noirs :
hachés et découpés en lamelles puis patiemment déposés à même la pellicule et insolés. Un retour aux racines du cinéma.

+

1

CARNA

▎Adriaan Ditvoorst
1969 – Pays-Bas – film 35mm Scope Technicolor –
sonore – 12 minutes
image : Jan de Bont (Piège de Cristal, Verhoeven…)


Carnaval de Bergen-op-Zoom, Pays-Bas.
Nuit d’ivresse. Nous dérivons jusqu’à l’aube, hallucinés… La pellicule Technicolor métamorphose ce rituel en comédie musicale saoule.

+

1

YEN YEN

▎Lin chunni
2014 – Taïwan – DCP – sonore – 11 min. 30 sec.


Océan pacifique. Je fume sous l’eau. Mes rêves agitent leurs palmes.

+

1

SCHWEBEBAHN

▎Ariane Olthaar
2016 – Pays-Bas – DCP – sonore – 3 min. 38 sec.


A Wuppertal (ville allemande jumelée avec Saint-Étienne), le tram est suspendu dans le vide… La nuit, il survole la ville comme une anguille électrique.

+

1

ONE MINUTE TO ZERO

▎Olivier Dutel
2022 – France/Belgique – film 16mm sur DCP – sonore – 38 minutes
production : Gaëlle Joly pour Film Base


Les seuls rituels vraiment puissants sont ceux qui se traduisent dans la vie collective
par le chaos, l’effervescence et une créativité ludique. Alors, plongeons nos têtes dans Youtube jusqu’aux oreilles :
India, Brazil, Francia, Laos, Indonesia, México, United Kingdom, etc. Un tour du monde échevelé des sound systems, transmué par la pellicule 16mm.
Boom Boom, nos coeurs font Boom Boom, la sono fait Boom Boom, la terre fait Boom Boom… Construite sur un volcan, la piste de danse nous brûle les pieds.

2

LOS ANGELES PLAYS ITSELF

▎Thom Andersen

2003 – États-Unis – DCP – VOSTFR – 2h50


Thom Andersen (né en 1943 à Chicago) est un cinéaste, critique* de cinéma et enseignant américain. C’est aussi, et surtout, un cinéphile. Son amour du cinéma interpénètre celui qu’il porte à sa ville d’adoption, Los Angeles. Le cinéma n’a pas simplement sur-filmé cette mégalopole plate, il lui a créé une histoire et un présent fictifs qui font désormais office de réalité.
À l’aide de plus de 200 extraits de films (dont de nombreux inédits) et d’une caméra documentaire, Thom Andersen** réalise une fresque (un jeu de piste) d’une folle beauté analytique et plastique.
Mirage entre désert et Pacifique, L.A. devient un lieu idéal d’observation du monde. Nous sommes tous un peu des Angelinos (et Blade Runner notre seul horizon…?)

« Si nous pouvons apprécier les documentaires pour leurs qualités dramatiques,
peut-être que nous pouvons aussi apprécier les films de fiction pour leurs révélations documentaires. » T.A.


* Andersen a inventé le terme de film gris, un type de film noir qui catégorise une série unique de films sortis entre 1947 et 1951.


** Il vit dans une maison moderniste de deux chambres à coucher conçue par l’architecte Rudolf Schindler.

dimanche 30 avril • 16.00

᚛ bande-annonce

3

double-programme : GET OUT OF THE CAR (film) + S.H.I.T. (concert)

GET OUT OF THE CAR

▎Thom Andersen

2010 – États-Unis – 16mm couleur – sonore – 34 min.


En réponse à son documentaire Los Angeles Plays Itself, Thom Andersen s’empare
de sa caméra Bolex à ressort et part à la recherche des petits fragments du paysage
urbain de L.A. qu’il aime : panneaux d’affichage, enseignes publicitaires, peintures
murales mexicaines, façades…
Que fait un cheval en papier mâché sur le toit d’un motel ? Pourquoi une sculpture de
hot-dog géant avec des briques blanches en guise de cornichon se trouve-t-elle sur le toit d’un restaurant thaï ? L’autoradio à fond, il immortalise ce qui n’intéresse jamais Hollywood.

+

S.H.I.T.

CONCERT – 22 minutes


Depuis 1996, S.H.I.T. aka Pierre Foresti est le projet musical d’une seule personne.
Sa musique hybride et sans étiquette mêle drone introspectif, atmosphère agressive et chaos aléatoire, le tout distillé avec finesse.
Après de nombreux concerts durant toutes ces années (des Pays-Bas au Portugal, de Paris à Washington DC, de Tarnac à Toronto, des caves les plus sombres aux musées d’art les plus modernes), retour au Gran Lux, avec ce soir, un clin d’oeil à la musique « power electronic », « industrial death » et tutti quanti
Échantillons, voix, synthétiseurs artisanaux et le tour est joué.

vendredi 28 avril • 20.30

4

double-programme : Further Radical / Stefano Canapa + GLEN OR GLENDA / Ed Wood

FURTHER RADICAL

▎Stefano Canapa

2020 – film 35mm N&B – sonore – 7 minutes


Stefano Canapa remake sous amphétamines ses expériences photochimiques à base de radis noir (A radical film).
Attention, vos yeux vont pleurer de bonheur. Splash !

+

samedi 28 avril • 22.30
jeudi 4 mai • 20.00

4

GLEN OR GLENDA

▎Ed Wood

1953 – États-Unis – 35mm N&B – sonore – 71 min.
image : Timothy Farrell
budget : 20.000 $ (corrigé de l’inflation : 202 562 $)
avec Bela Lugosi, Ed Wood, Dolores Fuller, Timothy Farrell…


Los Angeles. Les problèmes rencontrés par un homme qui aime se travestir en femme
et porter des pulls angora. Jusqu’ici, tout va bien. Tout est normal.
Derrière et devant la caméra (comme Welles), Ed Wood Jr. filme sa vie avec une sincérité désarmante.
Ed Wood traîne depuis trop longtemps la réputation d’être le plus mauvais cinéaste de tous les temps. Nous pourrions vous citer par paquets de douze des noms de réalisateurs-(trices) connu(e)s à qui cet épithète irait comme un gant. Mais non, leurs
blockbusters sans cervelle ou leurs films d’auteur assommants les laissent inexplicablement loin du trône de nanarland.
Retour au film : pourquoi ce plan insistant sur un radiateur ? Que vient faire là ce troupeau de bisons ? Pourquoi nous cache-t-on que 7 hommes sur 10 sont chauves ? Pourquoi cette femme lutte avec un tronc d’arbre dans son salon ?
Mais surtout, qu’est-ce que raconte Bela Lugosi ? Licence poétique !
Pourquoi David Lynch et Luis Buñuel pleurent-ils ? Parce qu’ils n’ont pas réalisé
ce film.
Super doux, du cinéma from outer space.

samedi 28 avril • 22.30
jeudi 4 mai • 20.00

5

FILM MISTERIOSO

▎G&G

ON NE SAURAIT PENSER À RIEN ?
2022 – Italie – DCP – sonore – VOSTFR – 3h03


Chères spectatrices, chers spectateurs, nous vous souhaitons la bienvenue à bord.
Le voyage que vous allez entreprendre ne ressemble à rien de connu. Après avoir traversé une dimension parfaitement liquide, vous vous retrouverez nez à nez avec les images privées du cinéma (critique de cinéma, programmateur, etc.).
Des années 1970 au début des années 2000, ce Romain d’adoption a accumulé près de 500 cassettes (8mm, Hi8, miniDV, etc.) : toute une vie caméra en main.
Une sorte de mélangeur d’archives a été inventé pour naviguer dans ce fonds auquel 200 heures d’extraits de films électrisants, de documentaires, ont été ajoutées.
Le montage a ensuite été pris en charge par une poignée de peintres, de philosophes,
de médiums et de scientifiques spécialistes du son et de la nature…
Ce (non-)film monumental est l’histoire de  cette archive intime et globale, du cinéma et de notre petite humanité.
« C’est un flux extraordinaire d’images et de sons, conçu en toute liberté et avec une idée très forte du montage (…) un film qu’une partie de la cinéphilie italienne* attendait depuis des années. »
Brise ou tempête, il vous transforme et vous accompagne longtemps après sa projection, comme un camarade.
Une spectatrice crie : « Le passage du temps est un délice. » L’homme aux yeux de rayons X se réveille.

« Nous ne pensons pas suffisamment à la véritable fracture que le cinéma introduit dans l’histoire, celle que nous avons l’habitude de considérer comme l’histoire de l’humanité. Le cinéma est le premier moment où le monde se revoit. Nous savons alors que c’est un faux, que c’est un trucage, (…), mais alors que la photographie est un instant figé, avec le cinéma nous revoyons un cheval, le monde se revoit lui-même et c’est en soi une chose impensable… »

Coupez.


* française

samedi 29 avril • 14.30

6

MODULE SOLAIRE

samedi 29 avril • 18.00

13

SET

▎Peter Miller
2016 – USA – film 35mm couleur – silencieux – 9 minutes 32 secondes


« Pour ce film, j’ai téléchargé des photos de couchers du soleil, ajusté et arrangé chacune d’entre elles dans un ordre précis, créant ainsi un singulier, colossal et collectif coucher de soleil. » P.M.
Un film Waouh.
NB : Les lunettes de soleil sont interdites pendant la projection. Merci.

+

6

FIRST TIME [THE TIME FOR ALL BUT SUNSET – VIOLET]

▎Nicolaas Schmidt
2021 – Allemagne – DCP – sonore – 49 minutes
musique : Iason Roumkos, Eduard Tokuyev, Tim Slim
avec Aaron Hilmer, Fynn Grossmann…


Deux garçons se rencontrent dans le métro aérien U3 de Hambourg. Quelque chose est né – pas grand-chose et pourtant.
Coucher de soleil et ultraviolette solitude, Nicolaas Schmidt transforme la vie en comédie musicale ouatée. Un Kit Kat est cassé, un Coca est bu. On aimerait ne jamais arriver.
« Un suspens intolérable. » Alfred Hitchcock

7

LE FESTIN CHINOIS

▎Tsui Hark

金玉滿堂
1995 – Hong Kong – film 35mm cinémaScope couleur projeté en DCP – VOSTFR – 1h47
image : Peter Pau • montage : Marco Mak
avec Anita Yuen , Leslie Cheung, Kenny Bee…


Chiu souhaite s’extraire de son milieu mafieux pour devenir un grand cuisinier. Il est engagé comme simple commis dans un grand restaurant où il tombe sous le charme survolté et baroque de la fille du patron. Ils s’unissent pour sauver l’entreprise familiale des griffes du grand capital.
Anita Yuen et Leslie Cheung forment un merveilleux couple de cinéma. Elle le défie, le frappe, feint les crises de larmes ; ils rivalisent de maladresse, d’espièglerie et toujours ils retombent sur leurs pattes, on ne sait trop comment. Ça pétille, chante faux, glisse, tombe, rit, crie, vit.
C’est l’humour (l’amour ?) physique (Sennett, Keaton) made in HK ; l’enfance de l’art en équilibre sur des échasses de cristal.
Tsui Hark (l’un des plus grands cinéastes vivants) est un homme-cinéma. Cet art coule dans ses veines à la vitesse lumière. Ici, il filme la cuisine comme un sport de combat. Hachoirs, passoires et poêles remplacent sabres, lances et épées. Les duels gastronomiques se substituent aux combats acrobatiques des arts martiaux.
Cette énergie (joie) est si rare et si précieuse que nous renonçons pour elle à l’un de nos mantras : « Tu ne projetteras pas en numérique un film fabriqué en pellicule. » Pour Tsui Hark, si.

samedi 29 avril – 20.30

8

POLICE FÉDÉRALE, LOS ANGELES

▎William Friedkin

TO LIVE AND DIE IN L.A.
1985 – États-Unis – film 35mm couleur projeté en 16mm – VOSTFR – 1h56
image : Robby Müller (Super !)
musique : Wang Chung
avec William Petersen, Willem Dafoe, John Pankow, John Turturro, Dean Stockwell, Robert Downey Sr.…


D’après une histoire vraie…
Un agent des services secrets, Hart, est abattu par Masters, un faux-monnayeur. Son coéquipier, Chance, vraie tête brûlée plus têtu et mal élevé que l’inspecteur Harry Callahan, se lance à la poursuite du meurtrier. Vengeance et légalité ne font pas bon ménage.
Vivre et mourir à L.A.
Friedkin a mangé un lion. Perfusé par l’énergie des films de samouraï et de la vague MTV des années 80, il appuie sur le champignon. Travellings latéraux, panoramiques speed, caméra portée, colorimétrie primaire ou fluo : tout concourt à nous mettre dans le même état de transe que le chasseur, incarné par l’iconique William Petersen (il tournera le Manhunter de Michael Mann juste après).
La contamination du Mal ne cessera pas. Fausse money fabriquée par un simili-Warhol, cité des anges schizo et deux points d’orgue : un twist culotté et la nouvelle plus belle poursuite de voitures de tout les temps. Friedkin pulvérise son record de French Connection. Quelle belle manière de visiter la ville. Vrouuuum.

dimanche 30 avril – 20.30

9

double-programme : "The spirit of the Navajos" + "In the land of the war canoës"

NAVAJOS FILMS THEMSELVES: THE SPIRIT OF THE NAVAJOS

▎Maxime & Mary J. Tsosie, Benally Susie

1972 – « États-Unis » – 16mm N&B – silencieux – 20 min.


Ce film illustre une séance de thérapie navajo à l’aide, notamment, de peinture sur sable.
Les deux réalisatrices navajos suivent leur grand-père qui était un chanteur (homme-médecine). Des préparatifs (cueillette, etc.) aux différentes étapes du processus de guérison…

+

lundi 1° mai – 17.00
samedi 6 mai – 17.30

9

IN THE LAND OF THE WAR CANOËS

▎Edward S. Curtis

IN THE LAND OF HEAD HUNTERS
1914 – « États-Unis » – film 35mm N&B projeté en 16mm – sonore – 47 minutes


Motana, fils d’un chef indien, quitte les siens pour acquérir une puissance surnaturelle. Lors de son sommeil, il ne cesse de rêver à la belle Naïda. Mais la jeune femme est convoitée par un féroce sorcier…
Une île de Vancouver. Edward S. Curtis demande aux membres de la tribu des Kwakiutl* d’interpréter le rôle de leurs ancêtres, de reproduire les coutumes et les cérémonies qu’une loi interdit depuis 1884 dans le but « d’accélérer leur assimilation »
Curtis a déjà expérimenté le multimédia. En 1911, il crée un spectacle sur scène avec des diapositives, une conférence et un accompagnement musical en direct, intitulé The Indian Picture Opera. Il utilise des projecteurs stéréoptiques, où deux projections se dissolvent dans un mouvement de va-et-vient entre les images. C’est le prélude à son entrée dans l’ère du cinéma.
Il veut saisir la culture indienne avant sa disparition complète (the vanishing Indian). Ses milliers de photos (de plus de 80 tribus), ses livres, ce film (récupéré dans une décharge de la ville de Chicago), c’est son précieux legs.
Ce pays des canoës partage avec le Dead Man de Jarmusch une cosmogonie, des visions, mais à l’image, il n’y a pas un seul homme blanc. Un bijou.


* Claude Levi-Strauss s’intéressa lui aussi à cette tribu dans La Voie des masques, Skira, 1975.


Le 6 mai, projection en présence de Cécile Gouy-Gilbert, chercheuse en ethnologie (Mexique, France) et coordinatrice de la Société française d’anthropologie visuelle que nous remercions chaleureusement pour sa collaboration.

lundi 1° mai – 17.00
samedi 6 mai – 17.30

10

LA DERNIÈRE PISTE

▎Kelly Reichardt

MEEK’S CUTOFF
2010 – États-unis – film 35mm couleur – 1.37 : 1 – sonore – VOSTFR – 1h44
scénario : Jonathan Raymond, inspiré des journaux intimes de pionnières.
image : Christopher Blauvelt
musique : Jeff Grace
avec Michelle Williams (la mère de Spielberg ?), Bruce Greenwood, Zoe Kazan, Will Patton, Rod Rondeaux…


1845. Une caravane composée de trois familles engage le trappeur Stephen Meek pour les guider à travers les montagnes des Cascades. Meek préfère une piste non tracée à travers les hauts plateaux désertiques de l’Oregon. Ce raccourci est interminable. La faim, la soif et la rencontre avec un Indien changent la donne.
Le bruit de la rivière, du couteau qui grave le bois, un oiseau en cage, des chariots qui grincent et finalement un passage de la Bible murmuré au soir. Petit à petit, la caméra se rapproche des visages et de leurs mots.
Marcher durant des heures, chercher du bois, faire partir un feu, préparer un café… tout ce dont sont chargées les femmes qui, ici, sortent enfin de l’ombre envahissante du sempiternel cowboy mal rasé.
Œil : Kelly Reichardt opte pour un format d’image 1.37 (qu’elle réemploiera pour First Cow) et de la pellicule Kodak Vision2, 250D / 500T. Jour / Nuit. Le western se voit restituer son temps propre. L’Indien observe, muet. Lui, il n’est pas perdu.
Le dernier western en pellicule ?

lundi 1° mai – 20.00
lundi 15 mai – 20.00

11

FELLINI ROMA

▎Federico Fellini

1972 – Italie/France – 35mm couleur – VOSTFR – 1h53
scénario : Bernardino Zapponi & Fellini
image : Giuseppe Rotunno
décors : Danilo Donati & Fellini
costumes : Danilo Donati • musique : Nino Rota
montage : Ruggero Mastroianni
avec Peter Gonzales Falcon, Fiona Florence, Pia De Doses, Elisa Mainardi, Anna Magnani, Franco Citti, Federico Fellini, etc.


Rome de 1930 à nos jours vue par l’un de ses habitants, Federico Fellini. Une fresque monumentale où réalité et fantasme s’entremêlent.
« La Rome de Fellini, éclairée de lueurs infernales, se reflète dans un miroir de sorcière. Comme dans L’Enfer de Dante, le ciel et l’air sont absents, les espaces sont étroits, les perspectives fausses, les routes ne mènent nulle part, les maisons sont des tours de Babel destinées à être rasées. » Étrangeté du film, irréalité, beauté minérale : on dirait les restes d’une cité fondée par des extra-terrestres il y a un million d’années. On dirait le futur.
ROMA (AMOR) en vrai, en pellicule 35mm, à 24 images par seconde, une croix de Malte tatouée sur l’omoplate, signe d’appartenance à la confrérie des apprentis sorciers de l’image magique, c’est une sacrée expérience. Nous pouvons lever un bout du voile sur tel ou tel éclat : chaos autoroutier, taupe excavatrice siffleuse, music-hall enfumé, horde transperçant la nuit, pape électrifié et, dans certaines ruelles, les chats qui s’acharnent sur des restes de spaghetti, ignorant les gros rats… « Zitto, stai dicendo troppo! Vai a dormire ». 2001 ?

vendredi 5 mai – 20.30
lundi 8 mai – 20.00
mardi 16 mai – 20.00

12

double-programme : "Les Ruines de ce rêve" + "Flacky & camarades - Le Cheval de fer"

En partenariat avec la Cinémathèque de Saint-Étienne.

LES RUINES DE CE RÊVE

▎Cendre

2022 – France – 6mm – sonore – 2 min. 36 sec.
création sonore : Vianney Basquin (Eazy-V)
cendredaniele.com


Que reste-t-il quand tout le charbon est extrait ? Une terre d’émulsion où enfouir ses images de ruines et de rêves.

+

samedi 6 mai – 20.30

12

FLACKY & CAMARADES - LE CHEVAL DE FER

▎Marie-Jo Aiassa, Pierre Gurgand, Aaron Sievers

2008 – France – film 16mm N&B/couleur projeté en 35mm – 1h44
image : Gilles Bruné, Marie-Jo Aiassa, Pierre Gurgand
montage : Aaron Sievers, Julien Girardot, Céline Bellanger, Pedro Morais
production & distribution : Film Flamme & Polygone Étoilé (Marseille)
avec Flaczynski, Flament, Jules et Marguerite Grare, les Debarge, le rire de Paul Beaulieu, les femmes de mineurs polonais, le résistant Moreels et les autres syndicalistes dont on ne sait pas les noms


Entre Lens, Sallaumines et Liévin, des stages de formation et de réalisation de cinéma direct ont été mis en place par Pierre Gurgand et l’Institut national d’Éducation populaire entre 1976 et 1983. La remise en vie de ces filmages a été confiée, après le décès de Pierre Gurgand en 2003, à Aaron Sievers.
« Dans l’équipe, certains tiennent pour la première fois une caméra, pour tenter d’émulsionner avant qu’elle ne disparaisse, l’histoire des houillères. (…) Il s’agissait tout d’abord d’extraire la parole des mineurs, d’extraire leur mémoire et de la remonter à la lumière. On prend le temps de s’asseoir avec eux au bistro du coin, pour bavarder… Et boire un coup ou écouter un poème… écouter les récits du travail, la haine, le combat… et leur amour aussi. »
1983-2023, les mêmes mots :
« Je ne suis pas là pour être un ver de terre. »
« Ce sont ceux qui ont du patrimoine qui se plaignent le plus. »
« Vivre, c’est lutter. »
« Je suis un homme, un monsieur, pas un numéro de lampe. »
« Les fruits ne sont pas donnés.
Rien n’est acquis.
Si on baisse les bras,
ils n’hésiteront pas à nous les rependre. »


En présence du réalisateur Aaron Sievers et de Raphaëlle Paupert-Borne, coresponsable de Film Flamme (polygone-etoile.com).

samedi 6 mai – 20.30

à noter : vendredi 5 mai, à 14h30 et 18h30, projection à la Cinémathèque de Saint-Étienne de MINEURS de Ouahib Mortada (Maroc) et FEMMES DE MINEURS de Marie-Jo Aiassa et Valérie Deschênes (France).
Entrée gratuite.
᚛ cinematheque.saint-etienne.fr

13

double-programme : "Divine horsemen" + "Pualasakan, fête des chamanes puyuma"

DIVINE HORSEMEN - THE LIVING GODS OF HAÏTI

▎Maya Deren

1951-1975 – États-Unis – film 16mm N&B – sonore – 55 minutes
montage : Teiji et Cherel Ito
voix off : Raymonde Carasco


Le film montre les rites de trois cultes haïtiens : Rada, Petro et Congo, dont l’origine est africaine. Ces rites mettent en scène des sacrifices (poulets, chèvres) et des transes.
« J’avais entamé ce projet comme une artiste ; comme quelqu’un qui transformerait les éléments d’une réalité en une œuvre d’art en regard de mon intégrité créatrice et je termine par l’enregistrement le plus humble et le plus précis que je puisse faire d’une logique, d’une réalité qui m’a forcée à reconnaître son intégrité et m’a fait abandonner mes manipulations.»
La bande-son est constituée des enregistrements sonores effectués par Maya Deren pendant ses différents voyages en Haïti et par des textes tirés du livre Divine Horsemen qu’elle publia en 1953.

+

dimanche 7 mai – 17.00
séance avec entracte

13

PUALASAKAN, FÊTE DES CHAMANES PUYUMA

▎Josiane Cauquelin

1993 – France/Taiwan – vidéo Hi8 – sonore – VOSTFR – 58 minutes
montage : Marc-François Deligne


La grande fête annuelle des femmes chamanes au sud-est de Taiwan.
Chaque année, le troisième jour du troisième mois, ces chamanes renouent avec leurs esprits-auxiliaires. Pendant une semaine, elles purifient leurs sanctuaires, leurs sacs rituels et elles-mêmes. La fête s’achève par une transe…
« Mais pourquoi pleures-tu lorsque tu rencontres tes ancêtres ? Tu devrais être heureuse, rire », ai-je incessamment demandé. « Pouah, rire ! c’est la rencontre de la vie et de la mort », répond la chamane. Le contact entre l’intervenante et l’ethnologue est rompu. La chamane est totalement concentrée, elle ne s’intéresse plus à son environnement. Le laser de sa concentration pointe le problème à évacuer. Il faut que le rituel soit efficace. Le caractère dramatique du rituel réside dans cette communication entre les morts et les vivants. Alors rire ?
Ce rite c’est aussi une voix, une langue qui disparaît… sur une île qui n’a jamais été chinoise.


En présence de Josiane Cauquelin, ethnologue et membre du LASEMA/CNRS, spécialiste de la Chine du Sud et des populations austronésiennes de Taiwan.

PUALASAKAN, FÊTE DES CHAMANES PUYUMA • Josiane Cauquelin

dimanche 7 mai – 17.00
séance avec entracte

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LES NOCES DE PALO

▎Friedrich Dalsheim & Knud Rasmussen

1934 – Danemark – 35mm N&B – VOSTFR – 1h18
avec Thorvald Stauning (narrateur), Herluf Zahle…
Merci à la Société française d’anthropologie visuelle (sfav.fr).


À travers les aventures amoureuses de Palo, la vie quotidienne chez les Esquimaux du détroit d’Angmassalik, à l’Est du Groenland, un peu en dessous du cercle polaire, en face de l’Islande.
C’est l’été au Groenland, les fleurs tapissent la prairie et les jeunes enfants se baignent dans l’eau froide. Les harpons et les tambours se déchaînent. On se nourrit essentiellement de phoques mais aussi de morses. Nous sommes aux côtés des chasseurs au fil de longs plans-séquences. Puis vient le festin où chacun se lèche les doigts et rote de satiété.
L’intrigue est régulièrement abandonnée au profit d’un enregistrement des actes quotidiens de la collectivité ce qui en fait un document ethnographique unique.
Le film est co-mis en scène par Knud Rasmussen, le célèbre anthropologue, lors de sa septième et dernière expédition au Groenland et réalisé avec la participation des habitants, entre 1932 et 1933. Le Groenland est alors colonisé depuis 50 ans. Les us et coutumes des Inuits de l’Est ont alors déjà bien changé… Devant la caméra, ils rejouent un mode de vie disparu.

dimanche 7 mai – 20.30

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double-programme : "La Mécanique des fluides" + "Papagaio"

LA MÉCANIQUE DES FLUIDES

▎Gala Hernández López

2022 – France – vidéo HD – sonore – 38 minutes
montage : Alberto Dexeus, Gala Hernández López, Aleix Fernández


En 2018, un incel (homme célibataire malgré son désir d’être en couple) appelé Anathematic Anarchist a publié une lettre de suicide sur Reddit (site web communautaire américain de discussion) intitulée L’Amérique est responsable de ma mort. La Mécanique des fluides est une tentative de trouver réponses à ses mots. Une dérive virtuelle sur Internet à la recherche des traces numériques de cet homme qui finit par se transformer en un voyage intérieur entre nos solitudes connectées.
« Moi aussi je suis une incel, pensais-je ». Gala Hernández López ne réalise pas un énième film sur. Sa voix off et son film deviennent le sujet. Ils fusionnent.
Algorithme et haine des femmes, l’écran capture les larmes. Pas un brûlot auprès duquel se réchauffer, juste une infinie tristesse.

+

LA MÉCANIQUE DES FLUIDES • Gala Hernández López

lundi 8 mai – 17.00
séance avec entracte

13

PAPAGAIO

▎João Maria Gusmao & Pedro Paiva

DJAMBI
2014 – Port. – 16mm couleur – silencieux – 43 min.


Tourné dans l’archipel de São Tomé et Principe, le film montre un rituel Djambi, similaire aux rites vaudou pratiqués par les tribus d’Afrique de l’Ouest. Il s’agit d’une cérémonie d’invocation des esprits ancestraux filmée dans son intégralité, en partie par les artistes puis par les participants eux-mêmes, qui ont saisi la caméra pendant leur transe.

PAPAGAIO • João Maria Gusmao & Pedro Paiva

dimanche 7 mai – 17.00
séance avec entracte

16

LE NAVIRE ARGO

Dans la mythologie grecque, le navire Argo est le vaisseau utilisé par Jason et les Argonautes pour leur quête de la Toison d’or.
La quête de l’association L’Abominable : la création d’un ciné-laboratoire dédié à la pellicule argentique dans les anciens laboratoires Éclair, créés à Épinay-sur-Seine en 1907.
Ce Navire Argo proposera une chaîne complète de création sur support argentique (super8 / 16mm / 35mm). Il fonctionnera comme un atelier collectif (pratique de L’Abominable depuis 1996) : ceux qui ont une connaissance des instruments forment ceux qui débutent. Après cet accompagnement, chacun devient autonome dans la réalisation de ses travaux et explore lui-même les possibilités techniques.
Une belle salle de cinéma de 70 places complétera cette machine cinéma.
Pour concrétiser tout cela, il faut beaucoup de sous. Toutes les contributions sont les bienvenues. Julia Gouin (Argonaute) sera là pour répondre à toutes vos questions : fabriquerez-vous aussi des caméras comme Éclair ? Kodak est-il partenaire ? Les pouvoirs publics français ont-ils la fibre argentique ?
E la nave va.

dons : navireargo.org

16

double-programme : "D'étranges vues et de joyeux vestiges" + "Los conductos"

D’ÉTRANGES VUES ET DE JOYEUX VESTIGES

▎Guillaume Mazloum

2018 – Fr – film 16mm couleur – silencieux – 12 min.
laboratoire : L’Abominable


Fières lueurs, visages amovibles, corps mouvants, lumières, feuillages… bouches géantes qui mangent l’écran.

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D’ÉTRANGES VUES ET DE JOYEUX VESTIGES • Guillaume Mazloum

vendredi 12 mai – 20.30

13

LOS CONDUCTOS

▎ Camilo Restrepo

2020 – France/Colombie/Brésil – film 16mm couleur projeté en 35mm – VOSTFR – 1h10
image : Guillaume Mazloum
musique : Arthur B. Gillette
laboratoire : L’Abominable
avec Luis Felipe Lozano, Fernando Úsaga Higuíta…


Librement inspiré de la vie de Luis Felipe “Pinky” Lozano.
Medellín, Colombie. Pinky vient de se libérer de l’emprise d’une secte. En fuite, il se trouve un abri de fortune et vit d’un petit boulot dans une fabrique de T-shirts sérigraphiés.
Alors qu’il tente de reconstruire sa vie, le voilà rattrapé par des réminiscences violentes qui demandent Revanche.
Los Conductos fait penser à un film de Robert Bresson, si le maître s’était laissé tenter par un belle omelette de champignons magiques (Psilocybe Cubensis).
L’épure narrative et le lexique du cinéma muet percutent des aspects documentaires, des couleurs vibrantes dans un collage hallucinogène et sensoriel qui n’a qu’un seul but : nous aspirer dans l’esprit de Pinky.
La pellicule 16mm (développée au laboratoire L’Abominable) tourne en boucle dans le projecteur abandonné d’une cité désertée.
_
Tant que la société continuera à oublier ses enfants et, comme le dit le poème d’Arango, « à leur refuser le droit d’être des hommes », le sang continuera à couler dans les rues.


En présence de Guillaume Mazloum, directeur de la photographie de Los Conductos et de Julia Gouin, membre de l’association L’Abominable-Navire Argo.

vendredi 12 mai – 20.30

17

double-programme : "Chants and dances for hand" + "DJ Paulette"

CHANTS AND DANCES FOR HAND

▎Larry Gottheim

2016 – vidéo 4:3 – sonore – 40 minutes


Cérémonie vaudou, soulèvement populaire, mariage, rêve vidéo, rite personnel, explosions de phénomènes et de sons vibrants :
« C’est loin d’être un « documentaire » sur le vaudou. La cérémonie de la possession s’étend à la politique, à la cuisine, au cinéma et à la nature électronique de la vidéo. Une méditation sur la mort. La danse la plus importante est celle qui se déroule dans l’esprit du spectateur. » L.G.

+

Chants and danses for hand • Larry Gottheim

vendredi 12 mai – 22.30

13

DJ PAULETTE aka JUS ACID


Brasseuse de bière et de musique, Jus Acid nous proposera un voyage entre transe et rêve, un set aux touches mystiques et tribales. De la funk nigérienne à la house berlinoise d’hier et d’aujourd’hui, de São Paolo à Londres : aucune limite, tant que ça groove, que ça transporte loin, très loin.

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double-programme : "Navajos film themselves: Interpid shadows" + "Ma famille et moi"

NAVAJOS FILMS THEMSELVES : INTREPID SHADOWS

▎Al Clah

1972 – « États-Unis » – 16mm N&B – silencieux – 17 min.


Le réalisateur navajo, étudiant en art, a laissé un poème pour accompagner son film. En voici un extrait : « Roues, la roue, qui tournent, tournent, tournent
Les ombres rouillées poussent vers l’extérieur et éclatent en rotation
ne laissant rien d’autre que le mouvement et le temps.
(…) Sur le sol, j’entends les ombres intrépides, la danse. »

+

jeudi 11 mai – 20.00

13

MA FAMILLE ET MOI

Colette Piault

1986 – France – film 16mm couleur – VOSTFR – 1h15
image & montage : Graham Johnston
son : Georges Nivoix
Merci à la Société française d’anthropologie visuelle (sfav.fr).


Tanassaki, âgé de 13 ans, vit avec ses grands-parents, Chrystos et Sofia, dans un village de montagne grec en Épire, tandis que ses parents, Thodoros et Vassiliki, vivent à Zurich avec son petit frère, Chrystaki.
Pourquoi Tanassaki aime-t-il autant son village et ses grands-parents ? Pourquoi ne rêve-t-il pas comme tout le monde de la grande ville moderne ? À Noël, il s’envole pour Zurich avec son grand-père. Ils atterrissent sur une drôle de planète…
« Face aux chefs-d’œuvre parfaitement dominés du cinéma de fiction, tels les films d’Ozu, je souhaitais voir jusqu’où un film d’observation pouvait explorer et exprimer les relations familiales à travers la seule saisie de moments vrais de la vie quotidienne, au fil des jours, par une approche intimiste. » C.P.
Comme son jeune héros de treize ans, ce film documentaire est en avance sur son temps.


En présence de Colette Piault, ethnologue, cinéaste et directrice de recherche au C.N.R.S. Créatrice de la Société française d’anthropologie visuelle, elle a travaillé en Afrique, en France et en Grèce.

jeudi 11 mai – 20.00

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TOUJOURS ILS JOUERONT AVEC LE VENT

▎Jacqueline Caux

2022 – France – vidéo HD – 1h02
image : Aurélien Py • son : Tom Allibert-Bardoux


Depuis sa création en 1982 par les pionniers que furent Françoise Gründ et Chérif Khaznadar, la Maison des Cultures du Monde accueille des spectacles authentiques venus du monde entier. Ce film est un voyage épatant au cœur de traditions culturelles exceptionnelles. À travers un montage d’archives inédites, il est une ode à l’infinie variété des expressions humaines.
À l’heure où le monde se rétrécit et s’uniformise à la même vitesse que les esprits, Jacqueline Caux aiguise une nouvelle fois notre curiosité. Créer des espaces et des occasions où s’enivrer d’imaginaires du monde entier, vite !

dimanche 14 mai – 16.00

20

EVERYBODY IN THE PLACE

▎Jeremy Deller

2019 – Grande-Bretagne – vidéo HD – VOSTFR – 61 minutes


À la répression brutale de la grève des mineurs par le gouvernement Thatcher (1984-85) succède le Second Summer of love : des milliers de fêtes sauvages s’abattent sur les campagnes, la périphérie des grandes villes, les entrepôts abandonnés par une industrie démantelée. Au menu, MDMA, ecstasy, techno, transes, acid house, hordes de teuffeurs et sound system les deux pieds dans la boue.
A l’aide d’archives rares et précieuses, Jeremy Deller expose à une classe d’étudiants contemporains éberlués le lien existant entre les luttes sociales britanniques, les raves et la culture populaire.
Tous sur le dancefloor, qu’enfin le passé s’engloutisse ! Un document euphorisant.


Merci à la Galerie Art Concept

dimanche 14 mai – 17.30

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LE SALON DE MUSIQUE

▎Satyajit Ray

1958 – Inde – film 35mm N&B – VOSTFR – 1h40
image : Subrata Mitra
avec Chhabi Biswas, Kali Sarkar, Gangapada Basu, Padmadevi…


Inspiré d’une histoire vraie.
Bengale, années 20.
Roy, un aristocrate, propriétaire terrien oisif, médite. Assis sur la terrasse de son palais décrépit, il songe à son ancienne et ruineuse passion : les fêtes musicales, les concerts donnés dans son salon de musique.
Son nouveau voisin, un nouveau riche bruyant, veut lui aussi organiser des concerts pour épater la galerie. Les récitals ne sont pas une question de prestige social, mais un dévouement inconditionné à l’art. Roy décide alors d’ouvrir son salon une dernière fois.
Il est totalement et définitivement impossible de voir ce film dans une salle de cinéma en version numérique. Une vieille copie 16mm fatiguée ferait mieux l’affaire. Elle ne trahirait pas sa matière cosmique. Cette poésie visuelle qui met en jeu des mécanismes encore si mal connus et déjà jetés aux oubliettes.
Le Gran Lux est votre salon indien, celui du Grand Café où fut projeté le premier film. Pour les 3 jalsas du film, Ray fait appel aux meilleurs artistes disponibles : Akhtari Bai pour chanter le thumri, Salamat Ali Khan pour jouer du kheyal et la fabuleuse Roshan Kumari pour danser le Kathak. C’est un rêve.

« Un luxe authentique exige le mépris achevé des richesses, la sombre indifférence de qui refuse le travail et fait de sa vie, d’une part une splendeur infiniment ruinée, d’autre part une insulte silencieuse au mensonge laborieux des riches. »
La Part maudite, Georges Bataille, 1967.

dimanche 14 mai – 20.00

᚛ bande-annonce

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UBULUX

Film et vidéo
Son
Danse
Documents
Historique
Poésie visuelle
Bande dessinée conceptuelle
Écriture conceptuelle
Contemporain
Magazine Aspen
Outsiders
ubu Editions
Projet 365 jours
Ethnopoétique
Ressources sur la musique électronique

UbuWeb est un site web non-commercial fondé en novembre 1996 par le poète et critique musical Kenneth Goldsmith (un adepte de l’incréativité comme pratique créative et du plagiat).
Sur www.ubu.com on peut trouver des fichiers mp3, des vidéos, des textes, etc. Les fichiers disponibles couvrent les champs de la musique (contemporaine, concrète, improvisée, électronique…), du cinéma underground et expérimental, des essais filmés, de la danse ou encore de la poésie sonore…

Ce fonds d’archives numérique s’enrichit des dons de documents rares ou épuisés faits par des collectionneurs ou des amateurs éclairés.
Nous voici réunis à l’occasion de l’édition du livre Patrimoine Pirate. Archives, circulations et polémiques artistiques à l’âge numérique de Kenneth Goldsmith (JBE Books). Ce livre (traduction du livre Duchamp is my Lawyer, 2020) nous apprend tout de la diffusion sans-argent-mais-avec-internet de l’art expérimental multimédia.
Le samedi 13 mai, le Gran Lux se transforme en UbuWeb.
Vous pourrez découvrir en vrai, en pellicule rutilux, certains des films rares, visibles sur la plate-forme en qualité très aléatoire. Vous croiserez aussi de beaux parleurs ubuesques et pourrez rafraîchir vos oreilles grâce à l’Uburadio.
Plongez !

samedi 13 mai – de 14.00 à minuit

᚛ Le programme détaillé de la journée UBULUX est disponible au Gran Lux
en version papier. Vous pouvez également le visualiser ou le télécharger ICI.

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UBURADIO


Trois sessions d’écoute (l’écran s’éteint, les paupières tombent et le bar est ouvert).

• programme n° 1
The space is only noise if you can see
• programme n° 2
Hermétiquement ouverte
• programme n° 3
Futurismes pour le tympan

Avec, en vrac et sans garantie d’achat : de la musique expérimentale chinoise contemporaine, du détournement rap d’annonces publicitaires, la voix légendaire de Gherasim Luca mais aussi de Gilles Deleuze, des chansons autour de femmes intergalactiques, de l’électronique un peu concrète, Walter Benjamin qui fait de la radio pour enfants, des exercices de gymnastique pour une jeunesse grassouillette, une ou deux poétesses de l’avant-garde russe, le fondateur d’Ubu Web qui chante Jean Baudrillard et Klaus Kinski qui met en musique Brecht.

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UBUFILMS

▎à l'affiche :

– Jean Baudrillard
– Jacques Lacan
– Survival Research Laboratories
– Ecart Films Archives
– Roman Signer Vidéos
– William S. Burroughs
– Charles Bukowski
– Philip K. Dick
– Pandit Pran Nath
– Marcel Duchamp
– La Monte Young
et les films suivants :

MOON GODDESS

▎Barbara Hammer • 1976 - États-Unis - 16mm couleur - sonore - 15 min.


Une jeune femme artiste/cinéaste est conduite par une artiste plus âgée à travers les forêts de conifères de Mendocino et le désert de sable de la Vallée de la Mort, en Californie. Elle se voit alors délivrer une leçon d’inspiration créatrice.

US DOWN BY THE RIVER

▎Jud Yalkut • 1966 - États-Unis - 16mm couleur - sonore - 3 min.


Les lumières de l’USCO*, le son des Beatles. Une restitution visionnaire de l’exposition Environnemental USCO à New York.


Collectif et maillon essentiel  du développement du cinéma élargi, de la musique visuelle, de l’art de l’installation, du multi-intermédia, etc.

TOUTES LES FEMMES SONT DES JEANNE D’ARC

▎Suzanne Lemaître • 1984 - Fr - 16mm couleur/N&B - sonore - 24 min.


Sur des images rarissimes, la réalisatrice (mère du cinéaste lettriste Maurice Lemaître, résistante et artiste brodeuse) évoque toutes les femmes créatrices de l’histoire, à travers la figure singulière de Jeanne d’Arc. En avant !

UN CHANT D’AMOUR

▎Jean Genet • 1950 - Fr - film 35mm N&B - silencieux - 25 minutes image : Jacques Natteau • pavec Bravo, Jean Genet, Java, Coco Le Martiniquais…


Depuis leurs cellules, deux prisonniers arrivent à communiquer grâce à un trou percé dans le mur qui les sépare. Un gardien les observe silencieusement par le judas.
« La caméra peut ouvrir une braguette et en fouiller les secrets. Si je le juge nécessaire, je ne m’en priverai pas. »
Toute sa vie, Genet accumula les scénarios. Il pensait sans cesse au cinéma. Et pourtant, ce chant d’amour est son seul film.
Fantasmes, envolées surréalistes et 25 ans de censure.

DRILL

▎Takashi Ito • 1983 - Japon - film 16mm N&B - silencieux - 5 min.


L’espace se vrille, victime d’une perceuse cinématographique. Où est l’espace d’origine ?

ADAPTIVE LINE

▎2007 - États-Unis - vidéo - sonore - 3 min. 9 sec. • chorégraphie créée par Flora Wiegmann • performance filmée et montée par Margo Victor.


Performance chorégraphique collaborative en bord d’autoroute

CITADEL

▎John Smith • 2020 - GB - vidéo HD - sonore - 16 min.


Pendant le confinement, depuis sa fenêtre, John Smith scratche les images de la City londonienne qui lui fait face. Son : on entend des fragments de discours de Boris Johnson qui raisonne l’irraisonnable. La marionnette est pompette, c’est la finance qui régale.

ANSELMO AND THE WOMEN

▎Chick Strand • 1986 - USA -16mm couleur - sonore - VOSTFR - 35 min.


La vie d’Anselmo, un musicien de rue mexicain et sa lutte permanente pour offrir une existence décente à ses enfants. Le film se concentre sur sa relation avec sa femme Adela et sa maîtresse, Cruz. C’est un désert émotionnel qui les étreint.
Strand, anthropologue cinéaste, a toujours refusé l’étiquette féministe, insistant sur le fait qu’elle ne s’intéressait pas à la politique mais plutôt à ses propres connexions intuitives et passionnées avec les gens, la lumière, le son et la vision.