▎6 • 25 mai 2022
GRAN LUX
11 bis, rue de l’égalerie
42100 Saint-Étienne
tramway T1 & T3 : arrêt place Bellevue
adhésion Coxa-Plana 2022 : 2 €CB • pas de règlement par CB.
Carnet Culture & Saintépass acceptés.
•
Gamemaster, volume 2
Le Son des choses stage & concerts
1
2001, L’Odyssée de l’espace
Stanley Kubrick 35mm
2
Mulholland Drive
David Lynch 35mm
3
Cérémonie 16mm
Katherine Bauer & Kenneth Anger 16mm
4
The neon demon
Nicolas Winding Refn DCP
5
Variety
Bette Gordon DCP
6
7
Pornographisme
Mickaël Draï & Christophe Chelmis exposition
8
cartographie des cinémas stéphanois, pornographisme & strip-tease à gogo
avec Mikaël Duarte, Mickaël Draï, Christophe Chelmis, Manu Rossi, Otto Rivers table-ronde
9
Manu Rossi présente :
Suède, enfer et paradis
& son cocktail de bandes-annonces
35mm
10
Otto Rivers présente :
Cinérama
DCP
11
Pochette surprise
Monoquini 16mm
12
On the set
Juliette des esprits : Off 16mm
My life directed by Nicolas Winding Refn • Liv Corfixen DCP
13
Programme ‘Silver film’
Standard gauge • Morgan Fisher
Testfilm#1 • Telcosystems
Train again • Peter Tscherkassky
14
Intégrale Perter Kubelka
Mosaik im vertrauen 35mm
Adebar 35mm
Schwechater 35mm
Unsere Afrikareise 16mm
Pause! 16mm
Dichtung und wharheit 35mm
&
Arnulf Rainer 35mm
Antiphon 35mm
15
Sunset boulevard
Billy Wilder 16mm
16
‘Programme 7+102 ans’
Table top sletches • Robert Withers Super8
Turtle Dreams • Meredith Monk & Robert Withers 16mm
Circus • Moira Tierney Super8
Dégringolade • Éric Renier & Patrick Rebeaud 16mm
Au bord du lac • Patrick Bokanowski 35mm
O, O, fille de l’O • Carole Contant Super8 & vidéo
Valse • Carole Contant Super8
Circles II • Doris Chase 16mm
17
RR
James Benning 16mm
18
Programme ‘Absis / Duras’
Cygne I + Cygne II • Absis 35mm
L’Homme Atlantique • Marguerite Duras 35mm
Épisode 8 • Gordon Cole DCP
19
Le Sang des bêtes
Georges Franju 16mm
Procès de Jeanne d’Arc
Robert Bresson 16mm
avec Mikaël Duarte, Mickaël Draï, Christophe Chelmis, Manu Rossi & Otto Rivers
table-ronde
13 We like the silver film forever because
Nous aimons le film argentique pour toujours parce que
Standard Gauge
Testfilm#1
Train again
Morgan Fisher
Telcosysrems
Peter Tscherkassky
16mm
DCP
35mm
14 Intégrale Peter Kubelka
Mosaik im Vertrauen
Adebar
Schwechater
Unsere Afrikareise
Pause!
Dichtung und Wahrheit
Arnulf Rainer
Antiphon
Peter Kubelka
35mm
35mm
35mm
16mm
16mm
35mm
35mm
35mm
16 Programme 7-102 ans
Table top sketches
Turtle Dreams
Circus
Dégringolade
Au bord du lac
O, O, fille de l’O
Valse
Circles II
Robert Withers
Meredith Monk & Robert Withers
Moira Tierney
Éric Renier & Patrick Rebeaud
Patrick Bokanowski
Carole Contant
Carole Contant
Doris Chase
Super 8
16mm
Super 8
16mm
35mm
Super 8 & vidéo
Super 8
16mm
18 Programme Absis / Duras
Cygne I & Cygne II
L’Homme Atlantique
Épisode 8
Absis
Marguerite Duras
Gordon Cole
35mm
35mm
DCP
*
ÉDITO
La salle de cinéma est un œil.
« À ce jour, je n’avais encore rien vu qui eût besoin à ce point du cinéma pour dire ce qu’il avait à dire. Il lui fallait ce sombre cachot, appelé salle de cinéma, ce carré de lumière dansante appelé écran, si semblable à la porte d’un autre royaume, ce témoin hypnotique de l’œil qui se nourrit du défilé d’images palpitantes qu’il regarde. » Theodore Roszak
Cette session n°48 est le premier volet d’une programmation qui se conclura lors de la dernière séance de la session de visionnage n°50 (mai 2023).
D’ici là, bonnes séances.
à Dorothy
1
2001, L'ODYSSÉE DE L'ESPACE
▎Stanley Kubrick
1968 – USA – 70mm projeté en 35mm CinémaScope couleur – sonore – VOSTFR – 156 minutes
scénario : Arthur C. Clarke et Stanley
lumière : Geoffrey Unsworth
effets spéciaux : Stuart Freeborn, Dick Smith, Douglas Trumbull
musique : Strauss père et fils, Ligeti, Khatchatourian
production : MGM
avec Keir Dullea, Gary Lockwood, Douglas Rain, Vivian Kubrick…
–
2001 fait partie de la courte liste des films qu’il faut avoir vus au moins une fois dans sa vie en pellicule dans une salle de cinéma. Sinon, c’est la loose.
Au Moyen Âge, sur une chaîne télé du service public, à cheval entre le 31 décembre et le 1er janvier, un programmateur zélé s’entêtait à programmer 2001 : L’Odyssée de l’espace. Chaque année, le même rituel. Chaque année, la même interrogation : « Qu’est-ce que c’est ? »
Si la première fois, à peine pubère, il n’était pas rare qu’on flanche au bout de dix minutes, on ne partait pas en colère mais interloqué. À l’écran, il ne s’était pas dit un mot. Ça grognait quand tout à coup un parallélépipède noir immaculé se plantait au milieu de l’écran.
Avec les années arrivait la nuit de la Saint Sylvestre où le film vous aspirait tout entier. Dernière note. Générique et stupeur : où est le point final ? Le réalisateur (l’homme orchestre derrière cette superproduction follement avant-gardiste), avait eu assez confiance en nous (spectateurs) pour laisser les portes grandes ouvertes. L’esprit cavale. Premier trip ? Champagne !
Jogging et apesanteur, documentaire coloré à l’acide lysergique, destin crève-cœur d’un super ordinateur qui perd la boule : « J’ai peur Dave. Mon cerveau se vide. » …De l’aube de l’humanité à la surface de la Lune, de Jupiter à l’infini, rien n’a été laissé au hasard pour nous faire vivre une expérience que seul le cinéma permet.
Seul ? Sommes-nous seuls ? « Daisy, donne-moi la main, je suis fou de toi ».
Noir.
vendredi 6 mai • 20.30
jeudi 12 mai • 20.00
samedi 21 mai • 20.30
2
MULHOLLAND DRIVE
▎David Lynch
2001 – USA – projection 35mm film couleur 1.85 : 1 – sonore – VOSTFR – 147 minutes
lumière : Peter Deming
musique : Angelo Badalamenti
avec Naomi Watts, Laura Harring, Justin Theroux, Ann Miller, Robert Forster…
–
Inspiré de faits réels et tordus…
Naomi Watts quitte l’Australie, sa famille, ses amies pour s’installer à Hollywood (Los Angeles, Californie), espérant y faire enfin décoller sa carrière. « Il existait beaucoup de promesses, mais rien ne s’est en fait produit. Je vins à manquer d’argent et j’étais isolée. » « Qu’est-ce que je faisais ici ? » Comme tant de jeunes filles et de jeunes hommes avant elle, noyée dans la masse des rêves publicitaires, le désespoir la gagne. Finira-t-elle folle entre les quatre murs d’une maison décrépite de Sierra Bonita ?
Un jour, le téléphone sonne.
On lui donne rendez-vous au 7017 Senalda Road, Los Angeles, Californie, 90068. C’est là que se trouve Asymmetrical productions. C’est aussi là que fume, pense, médite, cloue, peint, ponce, bricole, pisse, compose un certain David Lynch.
La suite, ce qui aurait pu mal tourner pour la jeune Australienne, portera la nom d’une route mythique qui se trouve à 13 minutes des 2 maisons jumelles de Mr Lynch : Mulholland Drive. Un ruban d’asphalte qui se termine en piste poussiéreuse…
Ville-studio. Vous êtes dans le film. « Silencio, on tourne ! » Naomi se dédouble. Elle rencontre Rita qui ressemble à Gilda. Rita rêve et traverse Sunset boulevard de nuit. Le Styx. Souffre angelin. L.A : ce film n’aurait pas pu exister ailleurs.
Et cette boîte bleue ? Qu’est-ce qui…
« Un film ou une peinture, chaque chose est son propre langage et ce n’est pas bien d’essayer de dire la même chose avec des mots », nous prévient Mr Lynch.
Alors, chut.
samedi 7 mai • 20.30
samedi 21 mai • 16.00
mercredi 25 mai • 20.30
&
mercredi 25 mai • dès 23.30 :
BOOM BOOM BLUE aka BBB
Mix by Dj Mouchette & Dj Coco Joaq
Le Gran Lux se mue en club Silencio. Danse, danse, transe, et puis le jour luit.
Qui a mangé la boule à facettes ?
3
CÉRÉMONIE 16MM
▎Katherine Bauer & Kenneth Anger
–
Katherine Bauer est née à Houston, au Texas, et vit depuis peu en France. Elle travaille principalement la pellicule 16mm et son potentiel plastique dans le cadre de sculptures, d’installations et de films. Mythologies, folklores, rites obscurs, ses sources d’inspiration trouvent leurs formes grâce aux runes photochimiques. Herschell Gordon Lewis n’aurait pas renié Psycho Pussy Slaughter, film vidéo qu’elle réalisa en 2007.
Films projetés en sa présence.
Kenneth Anger est né à Santa Monica. Sa grand-mère, habilleuse à Hollywood, l’introduit dans la Mecque : mutation. Mêlant mythologie [mythologies?] égyptienne, indienne, grecque, Hells Angels… ses films oscillent, entre cuir et chrome, scorpion et couleurs vives, fétichisme et sacrifices païens.
Il est aussi l’auteur d’Hollywood Babylone (tomes 1 & 2), livres mordants et très bien documentés, qui dressent un portrait sans fard du star-system : un cimetière.
DEATH LOVE
2011 – USA – 16mm film couleur – muet – 10 minutes
L’amour est ce qui se trouve en dessous.
–
TEEN DREAM
2017 – USA – 16mm film couleur – sonore – 8 minutes
Structures cristallines, cycle du carbone, papillons acidulés, sur l’autel une bougie et deux dents acérées. Soudain…
–
KUSTOM KAR KOMMANDOS
1965 – USA – 16mm film couleur – sonore – 3 minutes 30 secondes
musique : « Dream lover » par The Paris Sisters
Un beau jeune homme, une houppette rose et sa belle auto customisée…
–
POPPLE’S FEET
2017 – USA – 16mm film couleur – sonore – 4 minutes
Un sort est jeté : une créature aquatique naît de la fusion de l’halogénure d’argent et de cellules végétales…
–
INVOCATION OF MY DEMON BROTHER
1966-69 – USA – 16mm couleur – sonore – 11 minutes
musique : Mick Jagger et son synthétiseur Moog
Lucifer, le porteur de Lumière, (joué par Bobby Beausoleil, futur assassin aux côtés de Charles Mason), rassemble ses ouailles pour l’office de minuit. Qui a mis du LSD dans le vin de messe ?
–
THE VANISHING LADY
2018 – USA – 16mm film couleur – son réalisé en direct – 17 minutes 30 secondes
Ô grand Xénon, transporte-moi. Filmé à coup de baguettes magiques dans les ruines du cinéma Eden* ? Peut-être.
–
* (1882-2022 RIP)
vendredi 13 mai • 20.30
4
NEON DEMON
▎Nicolas Winding Refn aka NWR
2016 – USA/FR/DK – projection DCP 2.39 : 1 – sonore – VOSTFR – 117 minutes
lumière : Natasha Braier
musique : Cliff Martinez
scénario : Mary Laws & NWR
avec Elle Fanning, Jena Malone, Abbey Lee Kershaw, Bella Heathcote, Karl Glusman, Keanu Reeves…
–
Jesse, seize ans, quitte sa campagne et débarque à Los Angeles pour réaliser son rêve : devenir mannequin… Le cinéma, c’était hier.
Sur-cadrée, sur-éclairée, sur-esthétisée, shootée directement sur du papier glacé, pâlit-elle ? Non, elle irradie sans trucage. Alors, dans l’obscurité de sa chambre de motel, une faune sombre…
Film interdit au moins de 16 ans.
Film d’horreur ? Nekromantik ? Showgirls ? Oz ? L’Enfer* ? Que trouverez-vous au fond de la piscine ? Une pyramide maya ? Anger, Argento, Suzuki, Rollin, Newton… ?
À quoi devez-vous vous attendre ? À un film extrêmement visuel.
« C’est beau, mais c’est vide… », le refrain habituel. « Soyons clairs : lorsqu’un film est si beau, il ne peut être vide. L’accomplissement plastique est tel qu’il ne faut vraiment guère comprendre la mise en scène et le cinéma pour se figurer que tout cela est creux. À quoi réfléchit cette mise en scène ? Que suscite-t-elle ? Il y a un cinéma privilégié par une bonne partie de la presse où la modestie formelle** serait un pass de bon goût. » Théodor von Bulox
« J’aime cette peur, ce chaos, cette idée qu’à chaque seconde tout peut se transformer en un désastre complet ». En tant que spectateurs, nous éprouvons les mêmes sentiments que NWR quand il réalise son film. Affronter ce démon néon qui dévore tout s’avère extrêmement dérangeant, casse-gueule.
Top mortel ?
mercredi 11 mai • 20.00
vendredi 13 mai • 22.00
5
VARIETY
▎Bette Gordon
1983 – USA – 35mm film couleur – projection DCP 1.85:1 – sonore – VOSTFR – 100 minutes
lumière : Tom DiCillo et John Foster
musique : John Lurie
avec Sandy McLeod, Will Patton, Luis Guzmán, Nan Goldin, Richard M. Davidson…
–
Christine, une blonde hitchcockienne (entre Kim Novak et Naomi Watts), la trentaine fauchée, travaille comme caissière d’un cinéma porno de Manhattan. Un jour, elle s’introduit dans la salle de projection – Visual pleasure – se transforme et, sur les pas de Travis Bickle (Taxi driver) et James Stewart (Vertigo), prend un homme en filature…
Bette Gordon renverse les regards. C’est Christine qui mate, fantasme, sexcite enfin… Cinémas pornos, cabines de strip-tease, casinos, bars, un document rare sur le New York nocturne des années 80, moite, dangereux, sexy, déviant… avant le grand ménage à l’eau de Javel.
samedi 14 mai • 15.30
6
STRIP-TEASE ET BAGARRE 16MM
–
Avec Candy Barr, stripteaseuse et danseuse du burlesque américain, The apple knockers and the coke bottle, film utilisé par le cinéaste Bruce Conner dans Marilyn times five et de sacrés beaux gars luisants en slips moulants, etc.
Merci à Jack Stevenson (Huset Biograf, Copenhague)
7
PORNOGRAPHISME
▎Mickaël Draï & Christophe Chelmis
–
Le 26 juin 1974, avec la sortie du film érotique Emmanuelle, le cinéma français connaît l’un de ses plus gros succès avec quelques 45 millions de spectateurs (dont 9 millions en France). Le cinéma de fesses connaît alors une croissance exceptionnelle, profitant du flou artistique de la législation. Mais le classement X (qui s’accompagne d’une taxation rédhibitoire) espère bien mettre un terme à cet âge d’or.
Dès lors, le profil bas est de rigueur : les affiches sur les devantures des cinémas ne peuvent plus utiliser d’images explicites. La créativité typographique se déchaîne ; les titres et les slogans ne s’interdisent plus rien. Épure polissonne.
Les très belles affiches de cette exposition ont pimenté la vue des stéphnois.es, devant les cinémas Le Triomphe (Square Violette) ou le Paris (place de l’Hôtel de ville).
–
SAMEDI 14 MAI :
présentation du livre Pornographisme dans sa nouvelle édition Deluxe.
Le poids des mots, le choc des typos…
Des affiches originales seront proposées à la vente.
exposition
du 13 au 15 mai 2022
8
CARTOGRAPHIE DES CINÉMAS STÉPHANOIS, PORNOGRAPHISME ET STRIP-TEASE À GOGO
▎TABLE RONDE
avec Mikaël Duarte (historien, confident des stars et spécialiste des fantasmes cinéphiles inavouables ), Mickaël Draï (fils de distributeur déviant et d’exploitant de salles de cinéma stéphanoises, biberonné à la série B, il a brûlé sa carte de presse et s’est lancé dans la production), Christophe Chelmis (amateur de typographie et d’animaux empaillés, il renifle les trésors de B à X et plus si affinité), Manu Rossi (collectionneur et distributeur passionné, dénicheur de pépites argentiques, il sévit dans moults festivals…), Otto Rivers (homme-chat aux 9 vies et aux multiples pelages, il est le roi de l’exhumation et de l’archivage de perles rares du cinéma Bis, de B à Z )
–
En partant de la carte qui recense l’ensemble des cinémas qui ont fleuris à Saint-Étienne depuis l’invention supposé de cet art en 1895, nous ferons tourner la table pour revivre ce que c’était que d’aller se faire une toile au XXème siècle.
Avant de se retrouver sur internet, l’embarras du choix existait en dur. Les salles de cinéma étaient multiples : à chacune son ambiance, sa cinéphile, son rôle social, etc. Quelques rues séparaient le grand spectacle adoubé par Mr le curé du porno poilu en 35mm.
Kung-fu spaghetti, Bergman à la sauce Fellini : quelle inspiration pourrait y puiser le cinéma d’aujourd’hui pour retrouver son lustre ? Suivons l’ouvreuse…
samedi 14 mai • 17.30
᚛ Consultez ou téléchargez la carte des cinémas stéphanois 1895-2022.
9
SUÈDE, ENFER ET PARADIS
▎présenté par Manu Rossi
SVEZIA INFERNO E PARADISO
1968 – IT – projection 35mm couleur – sonore – VF – 93 minutes
de Luigi Scattini
musique : Piero Ulmilian
lumière : Claudio Racca
montage : Luigi Scattini
voix-off : Jean Topart (le narrateur de Rémi sans famille & Les Mystérieuses cités d’or)
–
Le film, composé de neuf séquences, propose de faire découvrir toutes les facettes de la société suédoise, en se concentrant sur les différents aspects des comportements sociaux et plus particulièrement, sur la sexualité.
Si l’on vous demandait de situer l’enfer sur terre, à quel endroit penseriez-vous ? Une zone tribale afghane ? Le lit de Donald Trump ? Un coin de jungle hostile ? Un bidonville rongé par la misère la plus noire ? Vous êtes à côté de la plaque. Les Italiens ont un scoop : le diable se la coule douce à Stockholm, parce que la Suède, c’est l’enfer !
Pervers.e polymorphe gauchiste, féministe, pornographe, etc. la/le scandinave, cul nu et moon boots aux pieds apparaît enfin pour ce qu’il.elle est réellement : une menace.
Film racoleur, crapoteux, images bidonnées, commentaires ahurissants ; le réalisateur s’essuie les pieds sur les règles élémentaires du journaliste d’investigation et nous livre un mondo que vous n’oublierez pas de sitôt.
Le mondo (aussi appelé mondo film, ou mondo movie) est un genre de cinéma d’exploitation caractérisé par une approche pseudo-documentaire qui sacrifie tout à l’exotisme, au sexe ou à violence.
Andiamo!
–
Film accompagné d’un COCKTAIL DE BANDES-ANNONCES 35MM
10
CINÉRAMA
▎présenté par Otto Rivers
vidéo – 54 minutes
–
Films-annonces, pubs décalées, ringardes, drôles, géniales, souvenirs des cinémas d’avant l’aseptisation générale et bandes-annonces XXX, petites touches de piments pan pan.
Attention, ce programme comporte des scènes pouvant choquer toute personne croyant vivre dans un conte de Disney.
Otto Rivers ne ménage ni ses archives secrètes ni ses coups de ciseaux pour composer ses montages échevelés. Il déterre la face cachée de l’homme écran.
samedi 14 mai • 22.30
11
POCHETTE SURPRISE
▎présenté par MONOQUINI
2022 – Fr – 16mm film couleur, N&B – sonore – VOSTFR- 74 minutes.
–
Quand on a 20 printemps, qu’on aime le cinéma et les salles obscures, ça se fête.
Justement, c’est l’âge de Monoquini, projet artistique associatif voué aux cinémas de traverse, né à Montpellier en mai 2002 et basé à Bordeaux depuis 2007. Programmations acrobatiques, projections en mode « cabinet de curiosités », expositions et interventions couvrant un large spectre des arts audiovisuels…
Monoquini, c’’est aussi une importante collection de copies argentiques de toutes époques, origines et natures, brassant films d’art, essais, actualités, amateur, animation, documentaire, fiction, scopitones… Monoquini vous a concocté pour l’occasion un cocktail inédit à base de raretés et de bizarreries en format 16mm puisées dans sa cinémathèque secrète.
mercredi 18 mai • 20.00
12
ON THE SET
JULIETTE DES ESPRITS : OFF
1965 – USA – 16mm N&B – sonore – VOSTFR – 13 minutes
avec Giulietta Masina, Federico Fellini, Cinecittà team
La télévision américaine débarque sur le tournage de Juliette des esprits et se laisse vite absorber par l’apparent chaos ambiant. Fellini filme sa femme Giuletta à l’envers de son film précédent, Huit et demi. Un document rare sur un maître révéré par Lynch.
–
MY LIFE DIRECTED BY NICOLAS WINDING REFN
▎de et avec Liv Corfixen
2015 – USA/DK – vidéo couleur 1.78:1 – sonore – VOSTFR – 58 minutes
musique : Cliff Martinez
avec NWR, Ryan Gosling, Alejandro Jodorowsky, Lola Winding Refn, Supasit Viboonlap…
Après le succès planétaire de Drive, NWR débarque à Bangkok accompagné de sa femme et de ses deux filles pour réaliser Only God forgives. Comment réussir le film d’après ? Qu’est-ce qui bloque ? La tension est partout. Liv Corfixen, sa femme, allume alors sa caméra.
Dans le lit d’un désastre artistique ? Qui sait…
–
13
WE LIKE THE SILVER FILM FOREVER BECAUSE
NOUS AIMONS LE FILM ARGENTIQUE POUR TOUJOURS PARCE QUE
STANDARD GAUGE
▎Morgan Fisher
1984 – USA – 16mm film couleur – sonore – VOSTFR – 35 minutes
traduction : Bertrand Grimault
Pour celle ou celui qui aime toucher, développer, monter, lécher, projeter, câliner la pellicule, ce film, fabriqué avec des chutes issues des poubelles de l’industrie cinématographique, est autobiographique. Fisher, monteur, nous raconte de petites histoires (china girl, vie et mort du Technicolor, etc.) qui nous font oublier tout le reste. Pour le novice, c’est la découverte d’une matérialité délicate et futuriste. Un petit bijou.
–
TESTFILM#1
▎Telcosystems
2020 – HR/NL – DCP couleur – sonore – 14 minutes 21 secondes
production : Vanja Andrijević
distribution : Bonobostudio
Telcosystems explore les possibilités créatives du Digital Cinema Package (DCP), la nouvelle infrastructure mondiale pour la projection de films dans les cinémas. En 2015, cette norme numérique a complètement remplacé (sauf ici), la projection de films analogiques.
Alors, les projecteurs DCP sont-ils joueurs ? Ont-ils la fibre artistique ?
–
TRAIN AGAIN
▎Peter Tscherkassky
2021 – 35mm n&b 1:1.37 – sonore – 20 minutes
musique : Dirk Schaefer
« Mon voyage en chambre noire a pris quelques années, mais nous sommes enfin arrivés : tous à bord ! ».
Peter Tscherkassky, est un réalisateur de blockbusters expérimentaux. Des blockbusters à l’ancienne, c’est à dire des expériences spectaculaires pour tous – montagnes russes – dont on sort les jambes flageolantes.
Film de sa « série des bousculades », Train again nous met au cœur de la mécanique des images animées. Les pellicules se chevauchent, les photogrammes croisent une chasse à courre et, in love, le cinéma et le train accélèrent le monde et nos perceptions…
–
dimanche 15 mai • 17.30
> STANDARD GAUGE + TESTFILM#1 + TRAIN AGAIN
vendredi 20 mai • 22.30
> TRAIN AGAIN + FILM SURPRISE
14
INTÉGRALE PETER KUBELKA
Peter Kubelka, né à Vienne (Autriche) en 1934, est cinéaste, musicien, cuisinier, cofondateur de l’Anthology Film Archives à New York et de Österreichisches Filmmuseum (Musée autrichien du film). Il enseigna la cuisine et le cinéma à l’Académie des Beaux-Arts de Francfort ainsi qu’à New York et Chicago.
–
« Je refuse le terme ‘’expérimental’’ : je fais du cinéma normal comme un poète qui fait des poèmes normaux, pas expérimentaux. ».
–
« Je ne suis pas quelqu’un de métaphysique, mais cette salle, sans lumière, silencieuse, avec ce grand écran et cette petite société de frères et de sœurs, est un endroit incroyable. Vous savez, j’ai conçu un cinéma idéal, que j’ai appelé ‘’cinéma invisible’’. Il est tout noir, on ne voit que l’écran. »
–
« La salle de cinéma est l’endroit le plus profond et le plus joyeux pour avoir rendez-vous avec la pensée d’un autre homme. »
–
« Le cinéma analogique va renaître tel un phénix. »
–
PREMIÈRE PARTIE - 56 minutes 30 secondes
MOSAIK IM VERTRAUEN
MOSAIC IN CONFIDENCE
1954-55 – 35 couleur et N&B – sonore – 16 minutes
Le vagabond Putnik passe ses journées au bord d’une voie ferrée. Il est amoureux de la fille du garde-barrière, mais…
–
ADEBAR
1956-57 – 35mm N&B – sonore – 1 minutes 30 secondes
Une loop ethnographique. Une lonographique. Une lographiquol.
–
SCHWECHATER
1957-58 – 35mm couleur – sonore – 1 minute
« Mes films donnent le plus grand plaisir à ceux qui les connaissent par cœur. Ils peuvent tous être projetés plusieurs fois par séance. (…) Le cinéma n’est pas un mouvement. Le cinéma est la projection d’images fixes. » P.K.
–
UNSERE AFRIKAREISE
OUR TRIP TO AFRICA
1961-66 – 16mm couleur – sonore – 13 minutes
« Selon moi, un documentaire est un poème. Si vous remontez aux premiers événements de l’humanité, vous verrez que la poésie a précédé le pragmatisme, chaque activité de la vie quotidienne était poétique. » P.K.
–
PAUSE!
1977 – 16mm couleur – sonore – 12 minutes
L’Art se désintègre et devient molécules à la disposition de la Muse du cinéma.
–
DICHTUNG UND WAHRHEIT
POETRY AND TRUTH
1996-2003 – 35mm couleur – silencieux – 13 minutes
Un chasseur-cueilleur trouve un film publicitaire et le traite avec le recul d’un archéologue. Que sont ces images ? Un ready-made inuit ?
–
DEUXIÈME PARTIE : MONUMENT FILM - 26 minutes
1. ARNULF RAINER en solo sur l’écran de gauche.
2. ANTIPHON en solo sur l’écran de droite.
3. ARNULF RAINER sur l’écran de gauche et ANTIPHON sur l’écran de droite en simultané.
4. ARNULF RAINER et ANTIPHON superposés.
–
ARNULF RAINER
1958-60 – 35mm N&B – sonore – 6 minutes 30 secondes
Arnulf Rainer (peintre autrichien) donne son nom à la pulsation du film métrique. L’obturateur du projecteur 35mm cligne des yeux.
–
ANTIPHON
2012 – 35mm N&B – sonore – 6 minutes 24 secondes
L’alpha et l’omega du cinéma.
« Je voulais conclure l’œuvre de ma vie par un monument au cinéma qui se tienne à l’écart de la culture numérique. (…) Je ressentais un dégoût pour un monde recouvert de déchets d’images publicitaires, qui se produisent sur fond de musique de fond permanente. Je ne voulais plus rien ajouter à cette masse d’images et de sons. » P.K.
–
vendredi 20 mai • 20.30
15
SUNSET BOULEVARD
▎Billy Wilder
BOULEVARD DU CRÉPUSCULE
1950 – USA – 35mm N&B projeté en 16mm – sonore – VOSTFR – 110 minutes
lumière : John F. Seitz / musique : Franz Waxman / costumes : Edith Head
production : Charles Brackett pour Paramount Pictures
avec Gloria Swanson, William Holden, Erich von Stroheim, Buster Keaton, Cecil B. DeMille…
–
Joe Gillis, scénariste fauché poursuivi par ses créanciers, se réfugie dans une immense demeure gothique décrépite où vit une ancienne star du muet en compagnie de son majordome et d’un petit singe mort… C’est louche.
« Action ! » , Hollywoodland, Los Angeles : cette programmation tourne en boucle.
Le film préféré de Mr Lynch débute comme 10 000 auraient rêvé de le faire et comme tant d’autres le feront ensuite.
Une piscine. Un corps flotte. « Bienvenus chers spectateurs ! » Qui parle ? C’est la voix-off du mort. Suivons le guide.
Nous sommes dans un film sur le cinéma, genre tarte à la crème très difficile à réussir, qui ici mélange tout : pure fiction, vrai tournage, fausse vraie idole du muet, matériaux historiques à peine fantaisistes, miroir aux vanités et pompes funèbres, brûlure à la lumière des projecteurs à arc. Puis blackout. L’oubli.
Croyez-vous que l’on devient l’image qui attire tous les regards, les désirs, les rêves sans que cela ne coûte ?
Projection privée et gousse d’ail pour tout le monde.
16
PROGRAMME 7-102 ANS
Il s’agit ici de présenter un cinéma bizarre, celui qu’on appelle expérimental ou différent, à tous les publics, c’est-à-dire à tous les âges.
En allant à l’encontre des a priori qu’on pourrait avoir, le cinéma expérimental se présente comme un jeu : un jeu de caméra, un jeu filmé, un jeu de caches, un jeu de mots… un jeu amusant !
Programme accompagné d’une drôle de discussion avec Judit (Collectif Jeune Cinéma).
Partie I : le jeu, c’est parti
TABLE TOP SKETCHES
1980 – USA – Super 8 – son magnétique – 5 minutes
de Robert Withers
Une société réduite à l’échelle du jouet et de la babiole sur un coin de nappe colorée.
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TURTLE DREAMS
1987 – USA – 16mm N&B – sonore – 10 minutes 30 secondes
de Meredith Monk & Robert Withers
Une tortue émerge d’une forêt primitive et débarque au milieu d’un film japonais.
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Partie II : entracte, dégringolade
CIRCUS
2003 – Irlande – Super 8 couleur – sonore – 3 minutes 46 secondes
de Moira Tierney
Des funambules se sont perdus dans l’émulsion.
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DÉGRINGOLADE
1982 – France – 16mm couleur – sonore – 4 minutes 30 secondes
d’Éric Renier & Patrick Rebeaud
La pixilation (animation du réel image par image) à fond les manettes : ça glisse, ça court, ça tombe, ça bondit…
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Partie III : au bord de l’o
AU BORD DU LAC
1994 – France – 35mm couleurs – sonore – 6 minutes
de Patrick Bokanowski
La vie vue à travers un objectif tombé dans la flotte. Oups !
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O, O, FILLE DE L'O
2004 – France – Super 8 & video – sonore – 3 minutes 54 secondes
de Carole Contant
Le film qui joue avec les mots au fil de l’O.
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Partie IV : on danse !
VALSE
2000 – France – Super 8 – son séparé – 3 minutes 26 secondes
de Carole Contant
Épanouissement de fleurs dans le métro parisien. Tango !
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CIRCLES II
1974 – USA – 16mm couleur – sonore – 8 minutes
de Doris Chase
Danser à l’intérieur et autour d’énormes cercles lumineux, c’est possible.-
dimanche 22 mai • 15.30
17
RR
▎James Benning
2007 – USA – 16mm couleur – sonore – 107 minutes
caméra : Bolex
son : Nagra
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Pour son dernier film en pellicule, James Benning cède à sa passion des trains*.
43 plans, 43 trains. Un cadre vide, le train entre puis il passe et repart.
« C’est tout ? »
Oui.
Beauté innée des locomotives et du celluloïd : un voyage hypnotique à écouter bien fort.
« Tous mes films sont une tentative de demander, dans quelle mesure je suis libéré ? D’où est-ce que je viens ? Comment est-ce que je progresse ? » J.B.
Nous avons déjà projeté RR et beaucoup d’autres films de ce cinéaste né en 1942 à Milwaukee, dans l’état du Wisconsin. Mais comment avons-nous progressé ? Et pourquoi ne pas trouver de nouveaux adeptes ? Devenez une vache.
« Ces trains sont des objets fonctionnant à la jonction de la forme cinématographique et de l’économie politique. » Paul Sweezy
* Trois décennies après les voitures de The United States of America (1975) qu’il co-réalisa avec Bette Gordon (Variety), sa compagne d’alors.
dimanche 22 mai • 17.30
18
ABSIS - DURAS
CYGNE I & CYGNE II
▎Absis
1975 – France – 35mm – 10 + 10 minutes
voix-off : Michael Lonsdale, Marguerite Duras
Deux bobines 35mm retrouvées dans une cave. Deux plans-séquences filmés le même jour.
Beauté des corps, de la musique ; liberté, du geste, de la voix, de l’écriture ; un espace blanc immense…
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L’HOMME ATLANTIQUE
▎Marguerite Duras
1981 – France – 35mm couleur 1.85:1 – sonore – 45 minutes
d’après un livre de Marguerite Duras
lumière : Dominique Le Rigoleur, Jean-Paul Meurisse
montage : Françoise Belleville
avec Yann Andréa, Marguerite Duras
Radicalité des bords de mer…
Ce film-livre est réalisé avec les chutes de pellicule d’un autre film, Agatha ou les lectures illimitées.
« Le problème est de savoir pourquoi, pourquoi mes films. Toutes les raisons que je donne depuis des années son approximatives, je n’arrive pas à le voir clairement. Ça doit concerner ma propre vie. Quand j’en ai parlé, c’est souvent pour dire que je voyais mal. C’est peut-être l’envie des « écrits collés » sur des images. Ou bien, simplement, c’est le volume du cinéma qui m’attire, celui de la salle de cinéma, ce point de convergence. » M.D.
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ÉPISODE 8
▎Gordon Cole
2017 – USA – numérique – sonore – 58 minutes
New Mexico Desert Trip?
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19
LE SANG DES BÊTES
▎Georges Franju
1949 – France – 35mm N&B projeté en 16mm – sonore – 21 minutes
lumière : Marcel Fradetal
musique : Joseph Kosma
production : Forces et Voix de France
Merci à la Collection Daniel Jacquemet.
Un documentaire objectif, poétique et fantastique sur les abattoirs parisiens de Vaugirard et ceux de La Villette décrivant avec précision l’abattage et le dépeçage des bêtes.
Ce film s’adresse à un public averti. Un spectateur averti en vaut deux, mais il ne payera qu’une seule place.
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PROCÈS DE JEANNE D'ARC
▎Robert Bresson
1962 – France – 35mm N&B projeté en 16mm – sonore – 65 minutes
lumière : Léonce-Henri Burel
musique : Francis Seyrig
production : Agnès Delahaie Productions
avec Florence Delay, Jean-Claude Fourneau…
Le procès de Jeanne d’Arc et l’énigme de cette merveilleuse jeune fille dont nous n’aurons jamais la clef.
Bresson est retourné à la source des minutes du procès qui ont été très méticuleusement retranscrites. « Jeanne parlait une langue d’une perfection admirable. » R.B.
Un film d’une rapidité déconcertante.
Ouvrons au hasard l’unique livre écrit par Robert Bresson, Notes sur le cinématographe (1975) :
« Tu feras avec les êtres et les choses de la nature, nettoyés de tout art et en particulier de l’art dramatique, un art. »
La salle de cinéma, le projecteur de pellicule et la main de Jeanne.
Fin.
dimanche 22 mai • 20.30