▎1° • 20 mai 2024
GRAN LUX
11 bis, rue de l’égalerie
42100 Saint-Étienne
tramway T1 & T3 : arrêt place Bellevue
adhésion Coxa-Plana 2024 : 2 €
CB • pas de règlement par CB.
Carnet Culture & tickets La Boge acceptés.
1 The Dreams, two lives
Olivier Dutel / Film Base 16mm
Runner blade Qi Yu Chen 16mm
2 Megacities
Michael Glawogger. 35mm
3 Apocalypse now redux
Francis Ford Coppola 35mm
4 Rusty James
Francis Ford Coppola 16mm
5 Le Plaisir Max Ophüls 16mm
6 Eyes wide shut Stanley Kubrick 35mm
7 Shining UFO Jun’ichi Yaoi & Olivier Dutel / Film Base 16mm
Jane & Louise Wilson numérique
Stanley Kubrick’s boxes
Jon Ronson numérique
9 Séance émulsion • films 16mm & 35mm
At the academy • Guy Sherwin
Gravure • Bea Haut
Sound of a million insects, light of a thousand stars • Tomonari Nishikawa
absences de Ø • Les Scotcheuses
Deletion • Esther Urlus
Surfacing on the Thames • David Rimmer
Kosmos • Thorsten Fleisch
L|R-Introduction • Will Rifer
À quelle distance tombe la foudre ? • Aurélie Percevault
Never a foot too far, ever • Daïchi Saïto
10 Ghost in the shell
Mamoru Oshii numérique
+ Saturnal
Gaëlle Rouard 16mm
Kinji Fukasaku 35mm
Mamoru Oshii numérique
Marlon Brando 35mm
17 CAMP IN: focus George Kuchar
Ascension of the demonoïds
Hold me while I’m naked
Eclipse of the sun virgin
+ Les Soucoupes volantes • Friedrich Wendt
films 16mm
18 DOMESTICATION FILM SERIES
Alu’
On my dirty wings
Transparent nature
70 FPS aka Andrea Saggiomo films 16mm
Juan David Galindo numérique
Zhengfan Yang numérique
Michael Palm numérique
25 apéro-Cosmos
26 Voyage mirage concert
27 Horizon 2020 concert
28 Le Cube
Le Son des choses installation sonore
9 Séance émulsion
At the academy
Gravure
Sound of a million insects, light of a thousand stars
absences de Ø
Deletion
Surfacing on the Thames
Kosmos
L|R-Introduction
À quelle distance tombe la foudre ?
Never a foot too far, ever
.
Guy Sherwin
Bea Haut
Tomonari Nishikawa
Les Scotcheuses
Esther Urlus
David Rimmer
Thorsten Fleisch
Will Rifer
Aurélie Percevault
Daïchi Saïto
films 16mm & 35mm
.
George Kuchar
George Kuchar
George Kuchar
Friedrich Wendt
films 16mm
70 FPS aka Andrea Saggiomo
films 16mm
25 apéro-Cosmos
27 Horizon 2020
concert
1
THE DREAMS, TWO LIVES
▎Olivier Dutel / Film Base
2023 – France – 16mm – couleurs et N&B – sonore – 27 min.
musique : The Dreams – production : Film Base
avec The Dreams (Armelle Oberlé et Nafi), Linda Roux, Marine Delcroix, Vincent Rubin, Cyril Labouré, Gaëlle Vicherd, Gaëlle Joly, Karine Dufour…
–
Le groupe The Dreams, membre de la Grande Triple Alliance Internationale de l’Est, arrive au Gran Lux pour participer au tournage d’un film musical. Après beaucoup de fumées et d’ondulations, voix et guitare transforment le plateau de tournage en jungle subphonique.
Que se passe-t-il au Gran Lux lorsqu’il est fermé au public ? Ce documentaire-fiction répond un peu à cette question, exfiltre images et secrets de fabrication.
Dans ce studio de cinéma de fortune, devant les caméras analogiques, on peut oublier totalement où l’on est (au sud d’une petite métropole de la province française). Inspiré-aspiré ici par deux tubes de The Dreams joués en direct (live) (Milk by myself et Aloha Miami issus de Morbido, leur unique et merveilleux album), on se retrouve à mi-chemin entre les Caraïbes et les w.c. de Saturne…
+
RUNNER BLADE
▎Qi Yu Chen
2022 – Taiwan – 16mm – couleurs – sonore – 7 min.
–
C’est l’inverse de son titre filmé en inversible couleur.
vendredi 3 mai • 20.30
2
MEGACITIES
▎Michael Glawogger
1998 – Autriche – 35mm – couleurs – VOSTFR – 90 min.
–
Aube du XXIe siècle. Les villes-monstres en pleine apogée avalent tout sur leur passage. Dans les entrailles de Bombay, Moscou, Mexico et New York, Michael Glawogger et sa caméra suivent 12 histoires de survie.
Ce documentariste autrichien est un vrai funambule. Comme un chien fou dans un jeu de quilles, son regard parfois très cru n’est jamais déplacé. Il n’est pas moral ou amoral : il plonge à bras le corps dans des mondes où les vies ne tiennent qu’à un fil.
C’est dur, c’est drôle, c’est la boue, la fête, la fange, manger, boire, dormir, gagner sa croûte, offrir son corps pour sauver les siens, sombrer ou chanter jusqu’à l’aube.
Comme dit un lutteur mexicain à un typographe ambulant : « L’absurde est un patrimoine culturel de l’humanité. » Un film difficile à oublier.
–
• Merci au Musée autrichien du film (Österreichisches Filmmuseum).
vendredi 3 mai • 20.30
᚛ Megacities • Michael Glawogger
3
APOCALYPSE NOW REDUX
▎Francis Ford Coppola
1979 – 2001 – États-Unis – 35mm – couleurs – VOSTFR – 195 min.
scénario : John Milius, Francis Ford Coppola, Michael Herr d’après Joseph Conrad
image : Vittorio Storaro
décors : Dean Tavoularis
avec Martin Sheen, Marlon Brando, Robert Duvall, Aurore Clément, Dennis Hopper…
–
Une escouade de l’U.S. Army remonte un fleuve vietnamien à la recherche d’un Bouddha sanguinaire.
Good, good, good, good vibrations (oom bop bop)
Oh, my my, what a sensation
Oh, my my, what elation
Oh, my my, what.
Jungle rouge et bleue, bunnies dans la boue jusqu’au cou, surfeurs défoncés à la mitraillette, biberonneurs de napalm, tigres, hélicoptères, dollars mégalos, réalisateur parano… Dès le début, le Dolby Stereo Surround annonce la couleur : This is the end.
Quelqu’un a-t-il vu Marlon Brando ?
La version Redux, c’est plus d’herbe et moins d’acide.
mercredi 1° mai • 17.00
samedi 18 mai • 20.30
᚛ document :
mixage final d’Apocalypse Now
4
RUMBLE FISH aka RUSTY JAMES
▎Francis Ford Coppola
1983 – États-Unis – 35mm projeté en 16mm – N&B et couleurs – VOSTFR – 94 min.
d’après S. E. Hinton
lumière : Stephen H. Burum
décors : Dean Tavoularis
musique : Stewart Copeland
avec Matt Dillon, Mickey Rourke, Diane Lane, Dennis Hopper, Nicolas Cage, Sofia Coppola…
–
Tulsa, Oklahoma. The Motocycle Boy s’absente. Son frère cadet, Rusty James, s’efforce de le remplacer. Il n’hésite pas à affronter un chef de bande rivale mais…
Grâce au triomphe d’Apocalypse Now, Coppola crée un studio de cinéma pour faire des films autrement… Le rêve vire au cauchemar. C’est la banqueroute, la fuite… Il monte dans le Silver Fish (un camping-car-régie du futur) et Tulsa — le livre de photos de Larry Clarke — sous le bras, part à la recherche des derniers rayons de soleil avant la tombée de la nuit. Ce film ressemble à un teen movie déglingué diffusée sur une télé en noir et blanc avec le son baissé. Les nuages vont trop vite (Koyaanisqatsi), les fumées sortent de nulle part, des touches de couleurs flottent entre deux baisers fougueux.
Ils s’endorment, ressuscitent. Ils n’ont pas le temps de dire ouf qu’ils sont déjà trop vieux.
Quelqu’un a-t-il vu Dennis Hopper ? Non, mais je crois que j’ai vu les fantômes de Dean et Brando. Un poème minuscule et le plus beau film de Coppola.
jeudi 2 mai • 20.00
dimanche 19 mai • 20.30
5
LE PLAISIR
▎Max Ophüls, cinéaste préféré de Stanley Kubrick
1952 – France – 16mm – N&B – VF – 97 min.
scénario : Jacques Natanson, Max Ophüls
décors : Jean d’Eaubonne, Robert Christidès
avec Jean Gabin, Danielle Darrieux, Simone Simon, Madeleine Renaud, Pierre Brasseur…
–
Quête éperdue de la jeunesse, journée champêtre d’une maison close, une muse et son peintre : les trois histoires qui composent le film sont adaptées de Guy de Maupassant.
L’épure stylistique de l’écrivain (insaisissable) est prise à rebours. Ophüls enveloppe les mots, les âmes et les sentiments de ses mouvements de caméra sophistiqués. La tête nous tourne juste un peu – Oh, cette chaleur – ou nous sommes juste laissés au bord de l’évanouissement… des sens, de la réalité.
La vie est une scène, tous à nos masques !
mercredi 8 mai • 17.00
6
EYES WIDE SHUT
▎Stanley Kubrick
1999 – Royaume des États-Unis – 35mm – couleurs – VOSTFR – 159 min.
Strange musique : Jocelyn Pook – image WAOUH : Larry Smith – décors Toc-Tic : Leslie Tomkins
scénario marabout : Stanley Kubrick, Frederic Raphael d’après Traumnovelle d’Arthur Schnitzler – production aux petits oignons : Warner Bros.
avec Nicole Kidman, Tom Cruise et la plus espiègle troupe de seconds rôles depuis que le cinéma cause.
FABULEUSES
PELLICULES AGFA KODAK
PROJETÉES 24 IMAGES PAR SECONDE
EN DOLBY DIGITAL
only at Gran Lux
° UNE SÉANCE DE RÊVE °
– C’est quoi l’histoire ?
– C’est ton histoire.
– Ça a l’air bizarre.
– C’est super bizarre.
– Pas très Top Gun…
– Pas très.
samedi 4 mai • 20.30
mardi 7 mai • 20.30
lundi 20 mai • 20.00
7
SHINING UFO
▎ Jun’ichi Yaoi & Olivier Dutel / Film Base
輝くUFO
2023 – France – 16mm – couleurs – VOSTFR – 89 min.
avec Vivian Kubrick, Stanley Kubrick, Julian Senior, Jun’ichi Yaoi…
–
Ce film est la sauvegarde sur 888 mètres de pellicule 16mm Kodak d’une vidéo Youtube de mauvaise qualité. Pourquoi ? Parce que l’amour.
La cinéphilie est un amour du cinéma apparu en France dans les années 20. C’est une drogue, une douce folie, une enquête sans fin pratiquée par des louves et des loups solitaires.
En laissant entrer une caméra de télévision japonaise dans les coulisses de Shining, Stanley Kubrick, joueur, ajoute (encore !) de nouveaux niveaux de lecture à son œuvre.
Shining UFO révèle aussi la fille derrière le père, la sensationnelle Vivian Kubrick, et une filiation artistique prometteuse dont la dernière scène n’a pas encore été tournée.
8
UNFOLDING THE ARYAN PAPERS
▎Jane & Louise Wilson
2009-2012 – Royaume-Uni – 16mm projeté en numérique – couleurs – VOSTFR – 17 min.
–
Unfolding, c’est l’histoire d’un film de survie sous le IIIe Reich abandonné et le portrait de son actrice principale, Johanna ter Steege. Les images des tests filmés par Kubrick en 1993 s’entremêlent aux souvenirs d’un rêve d’actrice. Un rêve brisé…
–
• Merci à la galerie Maureen Paley (Londres).
samedi 4 mai • 15.30
᚛ document :
Unfolding Aryan papers au LACMA, Los Angeles
12
STANLEY KUBRICK’S BOXES
▎Jon Ronson
2008 – Royaume-Uni – numérique – couleurs – VOSTFR – 48 min.
avec Anthony Frewin, Anya Kubrick, Christiane Kubrick, Leon Vitali et Mr X…
–
Intéressé par une visite de la maison Kubrick ?
Des espaces entiers de la propriété sont remplis du sol au plafond par plus d’un millier de boîtes (un prototype de boîtes en carton conçu par Kubrick lui-même). C’est un Xanadu de connaissance sur les films à faire et des centaines d’autres sujets, objets, courriers, photos, pellicules mystère, etc. multiplié par etc. C’était sa méthode pour organiser le chaos.
Ce documentaire est un phantasme de cinéphile. On commence bouche bée. On finit tout chose.
9
SÉANCE ÉMULSION
par Aurélie Percevault (association Mire, Nantes)
–
Emulsion : PHOT. “Suspension de microcristaux d’halogénures d’argent dans de la gélatine, qui constitue la couche photosensible des films.”
Une couche infinitésimale se mesurant en nanomètres, des profondeurs de laquelle surgissent l’infiniment grand, l’infiniment petit.
Une matière avec tout ce qu’elle a de tangible, précaire, faillible, que la mayonnaise prenne industriellement ou artisanalement.
La subtile palette chromatique de la lumière.
L’empreinte, fossile ou cicatrice.
–
Quelque part entre la finitude organique et la promesse d’éternité.
–
AT THE ACADEMY
▎Guy Sherwin • 1974 - Royaume-Uni - 16mm - N&B - 4 min
–
Superposition de copies successives jusqu’à ce qu’un bas-relief semble se sculpter dans l’émulsion.
–
GRAVURE
▎Bea Haut • 2013 - Royaume-Uni - 16mm - N&B - 2 min.
–
Une mise en abyme : l’artiste qui laisse sa trace, à l’intérieur de l’image et à sa surface.
–
L|R-INTRODUCTION
▎Will Rifer • 2015 - 16mm - couleurs - 2 min.
–
Transfert de deux bobines Super8 d’un film stéréoscopique sur film 16mm. Son émulsion artisanale est constituée de deux couches colorisées.
–
KOSMOS
▎Thorsten Fleisch • 2004 - Allemagne- 16mm - couleurs - 5 min.
–
Culture de cristaux à même l’émulsion pour la mystique du monde de l’infiniment petit.
–
absences de Ø
▎L’Abominable, La Courneuve / LABO BXL, Bruxelles / Les Scotcheuses • 2018 - France-Belgique - Super8 vers 16mm - 5 min.
–
Image latente, image fantôme. Vulnérabilité de la matière. Bure, en Meuse, et un projet d’enfouissement de déchets nucléaires.
–
SOUND OF A MILLION INSECTS, LIGHT OF A THOUSAND STARS
▎Tomonari Nishikawa • 2014 - Japon - 35mm - couleurs - 2 min.
–
30 mètres de film enterrés à 25 kilomètres de la centrale nucléaire de Fukushima. L’émulsion empreinte, l’émulsion témoin.
–
DELETION
▎Esther Urlus • 2016-2017 - Pays-Bas - 35mm - couleurs - 12 min.
–
Extrêmes close-up de sillages humains sur fond de scènes de crimes capturés par une émulsion autochrome maison, inspirée du procédé de Louis Lumière. Une explosion de couleurs.
–
SURFACING ON THE THAMES
▎David Rimmer • 1970 - Canada - 16mm - N&B et couleurs - 9 min.
–
De précieux paper rolls reprennent vie dans la grâce d’un mouvement presque imperceptible. Ô, éclats dorés.
–
À QUELLE DISTANCE TOMBE LA FOUDRE ?
▎Aurélie Percevault • 2020 - France - 16 mm - couleurs - silencieux, son du régulateur de boucle - 4 min. 30 sec.
–
Ultime reste d’Aviphot. Noirs Ektachrome. Scotchs. Micro éclats arrachés à l’émulsion lors de chaque projection pour imaginer des cieux étoilés.
–
NEVER A FOOT TOO FAR, EVEN
▎Daïchi Saïto • 2012 - Japon - 16mm - couleurs - double-écran - 14 min.
–
Détournant le bref extrait d’un vieux film de Kung Fu en 35mm, cette double projection est un voyage perceptuel perpétuel dans la matière. Une forêt !
–
10
SATURNAL
▎Gaëlle Rouard
2024 – France -16mm – couleurs – 10 min.
–
Hardis cavaliers, venez, vous dont l’œil étincelle,
Pour entendre une histoire encore
On y voit des étoiles qui remplacent
Leurs beaux cerfs par des sangliers.
Mais l’amour a bien des mystères,
Il en est que parfois embrassent
Les beaux cerfs dans l’ombre par milliers.
–
En présence de Gaëlle Rouard.
+
mercredi 8 mai • 20.30
12
GHOST IN THE SHELL
▎Mamoru Oshii
1995 – Japon – 35mm projeté en numérique – couleurs – VOSTFR – 83 min.
scénario de Kazunori Itô d’après le manga de Masamune Shirow
musique : Kenji Kawaï
–
Japon – 2029.
Le major Motoko Kusanagi et son collègue Batou, deux cyborgs, travaillent pour la section 9, l’unité anti-terroriste du gouvernement. Ils sont sur les traces d’un redoutable et insaisissable pirate informatique : le Puppet Master. A-t-il un lien avec le mystérieux Projet 2501 ?
À quoi rêvent les moutons électriques ? Au regard vide et triste de Motoko. Un souffle de vent traverse la cathédrale cyberpunk d’Oshii. Kenji Kawaï dirige le chœur. Cut. Persienne. Humanité cyborg, machine humaine. Des accès de self-défense transpercent les étendues de calme bleu. Les eaux tokyoïtes serpentent… Cité tentaculaire née dans la pupille de Blade Runner.
Qu’est-ce que je raconte ? Où s’échappe notre monde ? Nos souvenirs glissent comme le sable dans la main. Projection collective simulée.
« Génial. » Hal 9000
11
COMBAT SANS CODE D’HONNEUR
▎Kinji Fukasaku
仁義なき戦い
1973 – Japon – 35mm – Toeiscope – couleurs – VOSTFR – 99 min.
avec Bunta Sugawara, Hiroki Matsukata, Tatsuo Umemiya…
–
Alors que le Japon tente péniblement de se redresser après la capitulation, des gens sans scrupules aucun (policiers, yakuzas, hommes d’affaires, politiciens) se remplissent les poches au beau milieu du chaos. Mais un homme avec le cran de 100 renverse la table… Bing ! Splang ! Boom !
Les 2 films de Fukasaku de cette programmation, c’est la cerise phosphorescente sur le gâteau de nos 20 ans. C’est le pied. Que de beauté dans ces séries B made in Japan : couleurs saturées, rouge, jaune soufre, vert lentille d’eau, ombres goudronnées ou même lumière pisseuse. Des opéras de sueur et de sang.
Et au cœur du combat, BUNTA SUGAWARA (on écrit son nom en gros car on aimerait le crier, il est TERRIFIQUE, génial, un modèle, identification maxi∞écran). Alors, à l’attaque !
–
• Merci à l’Institut Lumière.
dimanche 12 mai • 20.30
vendredi 17 mai • 22.00
12
GUERRE DES GANGS À OKINAWA
▎Kinji Fukasaku
博徒外人部隊
1971 – Japon – 35mm – Toeiscope – couleurs – VOSTFR – 93 min.
avec Koji Tsuruta, Noboru Ando, Kenji Imai…
–
Après dix ans de taule, Gunji s’envole pour Okinawa où il souhaite remonter un clan. Pour contrôler les docks et leurs trafics, gangster à l’ancienne, il suit des règles qui semblent ne plus avoir cours. Qu’importe.
Alliance, allégeance et vengeance : il était une fois les yakuzas.…
Fukasaku disséque la vie en Scope. Brutal relax, sans temps mort il fonce, jazzy, gèle l’image, rebondit dare-dare, s’en fout la mort.
Hystérie, pulsion de vie, excès tragi-comiques, érotisme sportif naturaliste, ce cinéma peut ressusciter les morts, les punk blasés, les femmes finies.
C’est de l’énergie p-o-l-i-t-i-q-u-e !
–
• Merci à l’Institut Lumière.
dimanche 5 mai • 20.00
jeudi 16 mai • 20.00
᚛ Kinji Fukasaku • 2
13
THE SKY CRAWLERS
▎Mamoru Oshii
2008 – Japon – numérique – couleurs – VOSTFR – 122 min.
d’après la série littéraire de Hiroshi Mori
musique : Kenji Kawaï
–
Dans un futur proche (demain) des compagnies privées se livrent à des guerres aériennes retransmises en direct par les grands médias. Les pilotes sont des kildren (agrégation de « kid » et de « children »), des enfants clonés, à la croissance bloquée, éduqués et formés pour le combat.
Quelques secondes intenses, un flash de lumière, une ombre entraperçue, la panique, des actes réflexes, un copain qui explose, brûle ou percute le sol, des douilles qui tombent, la tension qui retombe…
Les scènes aériennes qui scotchent le spectateur à son fauteuil, alternent avec la vie au sol. Plages métaphysiques desquelles émane la tristesse. Je suis remplaçable, je suis une machine, je suis qui, qu’est-ce qui me traverse ?
L’intelligence artificielle s’abîme dans la contemplation mutique d’un soleil couchant. Un chien passe.
L’homme est absent depuis longtemps.
mercredi 15 mai • 20.00
14
HAT WOLFF VON AMERONGEN KONKURSDELIKTE BAGANGEN?
▎Gerhard Benedikt Friedl
WOLFF VON AMERONGEN : A-T-IL COMMIS DES DÉLITS DE BANQUEROUTE ?
2004 – Autriche – Allemagne – numérique – couleurs – VOSTFR – 73 min.
production : Hochschule für Fernsehen und Film München (HFF) – Westdeutscher Rundfunk (WDR)
–
Le capitalisme désossé en 73 minutes.
Le système économique qui régit nos vies ne partage pas l’exquise subtilité de ce film. Complexe, les deux pieds dans le réel, unique vecteur possible d’épanouissement et de progrès… que nenni. Sous ses costumes Dior ou Armani, c’est un gros bourrin. Vampire, l’argent est son sang. La consanguinité le corollaire de son mode de reproduction.
Il y a la voix-off et l’image. Elles se croisent, s’anticipent, se perdent puis se recoupent. On traverse un siècle d’affaires et de guerres souvent mêlées. L’empire du pudding ou de l’acier, qu’importe : ce sont toujours les mêmes qui sont au turbin (et à l’écran). Mais puisque « Le travail rend libre »…
samedi 18 mai • 17.30
᚛ bande-annonce
15
FILM AS A SUBVERSIVE ART : AMOS VOGEL AND CINEMA 16
▎Paul Cronin
2004 – États-Unis – numérique – couleurs – VOSTFR – 56 min.
avec Amos Vogel, Marcia Vogel (cheville ouvrière), Scott McDonald…
–
Ce film sur Amos Vogel est parfait : le réalisateur laisse totalement la place au personnage, sans lui imposer aucune contrainte, sans aucun cadrage. Mais qui est-il ? L’auteur d’un livre essentiel, Le Cinéma, art subversif, publié en 1974 et toujours en avance sur notre temps. Le promoteur du plus grand ciné-club d’Amérique, Cinema 16, où tous les films possibles sans hiérarchie de style, de genre, de production… irriguaient des programmations apatrides ravigotantes. > Le Gran Lux lui doit beaucoup.
« Au cinéma, la subversion commence lorsque la salle est soudain plongée dans l’obscurité et que l’écran s’illumine : c’est un lieu magique, où certains facteurs psychologiques s’allient aux conditions particulières de l’environnement pour nous rendre perméables au merveilleux, sensibles à toutes espèces de suggestions, pour libérer notre inconscient. C’est un moderne sanctuaire, isolé du monde extérieur, où se célèbrent, dans l’obscurité, des cérémonies qui prennent racine dans les souvenirs ataviques et les désirs secrets de l’espèce humaine. » Amos Vogel, né à Vienne, Autriche.
samedi 18 mai • 15.30
᚛ Le Cinéma, art subversif, Amos Vogel
16
LA VENGEANCE AUX DEUX VISAGES
▎Marlon Brando
ONE-EYED JACKS
1961 – États-Unis – 35mm – VistaVision – Technicolor – VOSTFR – 141 min.
scénario : Peckinpah, Kubrick*, Brando,
image : Charles Lang, un maître
avec Marlon Brando, Karl Malden, Pina Pellicer, Ben Johnson, Slim Pickens…
–
Marlon Brando incarne Rio, braqueur de banque trahi par son complice Dad Longworth. Après cinq ans de prison, il s’évade et retrouve Dad reconverti en shérif d’une petite ville californienne au bord du Pacifique. La fille du shérif, c’est l’actrice mexicaine Pina Pellicer, étoile filante**…
Unique incursion de Marlon Brando dans la mise en scène, La Vengeance aux deux visages est un peu comme La Nuit du chasseur de Charles Laughton, un film singulier, excentrique, hors cadre. En 1961, le western a changé. Sur l’écran VistaVision, il attend sa fin – temps dilaté, introspectif – ponctué d’éclats de violence parfois sadique : le futur western italien n’en perd pas une miette.
Personne n’a vu la version de 4h40 montée par Brando. Après cette séance exceptionnelle rendue possible par la Cinémathèque de Toulouse (hip hip hip hourra merci), la copie rare de ce film M.M.F. (maudit, mutilé, fascinant) rejoindra la salle des coffres.
« La rencontre d’un cowboy et du surfeur d’argent. » Sean Mallory
–
* On aimerait avoir été une chaussette de Brando pour entendre ses longues conversations, des mois durant, avec Kubrick qui finalement ne réalisera pas le film.
** Elle se suicidera quatre ans plus tard. Sa tombe est située dans le Panteón Jardín à Mexico, San Ángel, Desierto de los Leones. Les herbes folles sont sa seule compagnie.
samedi 11 mai • 20.30
᚛ Entretien avec Marlon Brando • 1
᚛ Entretien avec Marlon Brando • 2
17
CAMP IN
« Sans les films de Georges Kuchar, j’aurai pu mal tourner. » John Waters
–
« Jamais ne sera « camp » tout ce qui ne porte pas la marque d’une sensibilité aiguë, et en quelque sorte déchaînée. Sans la passion, on ne saurait avoir que du « pseudo camp », quelque chose de purement décoratif, inoffensif – du « chic » en un mot. » Susan Sontag
–
12
HOLD ME WHILE I’M NAKED
▎George Kuchar
1966 – États-Unis – 16mm – couleurs – VOSTFR – 15 min.
avec George Kuchar, Donna Kerness, Stella Kuchar, Andrea Lunin…
–
Hommage exubérant à micro-budget aux films hollywoodiens de l’âge d’or, Tiens-moi dans tes bras pendant que je suis nu (son titre français) suit les tribulations d’un cinéaste indépendant, frustré, perdu qui vit encore chez sa maman. C’est drôle, c’est gay, c’est Huit et demi en Technicolor.
Un film qui se délecte de tout ce que le goût bourgeois méprise. Il « redonne de l’entrain à l’homme de goût qui courait le risque d’une perpétuelle frustration. Il donne de l’appétit et facilite la digestion. » (Susan Sontag).
vendredi 10 mai – 20.30
12
ECLIPSE OF THE SUN VIRGIN
▎George Kuchar
1967 – États-Unis – 16mm – couleurs – VOSTFR – 12 min.
avec Edith Fisher, Deborah-Ann Fisher, Esther Katz…
–
Bienvenue dans votre cinéma clandestin. Chut… Les couleurs de la pellicule qui va vous être projetée ont été obtenues grâce à de l’extrait de plumes de flamants roses mexicains. Divin.
« Je dédie ce poème cinématographique aux lépidoptères d’avant-hier qui ont péri en Sibérie avec les pachydermes cornus de l’ère préglaciaire. » G. Kuchar
Vous savez tout.
vendredi 10 mai – 20.30
12
ASCENSION OF THE DEMONOIDS
▎George Kuchar
1985 – États-Unis – 16mm – couleurs – VOSTFR – 45 min.
avec Rock Ross, Magdalen Ross, David Hallinger, Tulip Chestman…
–
C’est pour ce film que George Kuchar reçut son unique subvention. Libéré des contraintes financières habituelles, il conçoit un film avec des « tonnes de couleurs » et des superpositions éblouissantes.
Une grande tapisserie psychédélique qui mêle homosexualité et science-fiction, rumeur sur les ovnis, et aussi « une certaine touche de féminité qui semble parfaire la beauté des hommes virils, une nuance de virilité qui accomplit la beauté des femmes… » (Susan Sontag).
+
LES SOUCOUPES VOLANTES
▎Friedrich Wendt
années 1960 – 16mm – N&B – sonore – VF – 16 min.
–
Premier documentaire connu traitant du phénomène des ovnis. Pourquoi ont-ils attendu les années 1960 pour visiter la terre ?
dimanche 12 mai – 18.00
᚛ George Kuchar (Centre Pompidou)
᚛ George Kuchar (Harvard Film Archive)
18
DOMESTICATION FILM SERIES
70 FPS aka Andrea Saggiomo
–
Italie – performances 16mm – couleurs et N&B – sonore
–
Beautés et cruauté des processus de domestication et d’auto-domestication : animaux et humains dressés sont révélés par les expérimentations du laborantin. La pellicule 16mm circule ensuite dans des projecteurs 16mm Eiki, Bolex ou Microtecnica trafiqués.
Performances : chaque soir l’image bruitiste est unique.
–
1 • ALU’
▎15 minutes
–
Chevaux de manège solarisés à l’eau de javel et son optique dessiné à la main.
–
2 • ON MY DIRTY WINGS
▎15 minutes
–
Oiseaux s’extirpant du sel d’argent comme la mouette du pétrole et son créé à l’aide de circuits électroacoustiques photosensibles DIY.
–
3 • TRANSPARENT NATURE
▎15 minutes
–
Naissance d’un enfant mi-homme, mi-feuille sur son mono magnétique napolitain.
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1 • ALU’
mercredi 8 mai • 20.00
2 • ON MY DIRTY WINGS
vendredi 10 mai • 20.30
3 • TRANSPARENT NATURE
vendredi 10 mai • 22.00
᚛ 70FPS
19
GET INTO THE ZONE
▎Juan David Galindo
2022 – Espagne – numérique – couleurs – VOSTFR – 25 min.
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Certains programmeurs utilisent l’expression get into the zone pour désigner un état spécifique de stimulation et de concentration qui permet l’hyperproductivité.
Amphétamines, café, thé, taurine, maté, jeux vidéo, techno, regards plongés dans les écrans interconnectés, surstimulation, surproduction immatérielle, loisirs, fête, TDAH, anxiété, dépression et addiction : elle a l’air chouette notre époque !
Ce film transmute ce cocktail en transe audio-visuelle 666.0.
vendredi 10 mai • 22.00
20
GRASSHOPPER
▎Jussi Eerola
2023 – Finlande – numérique – couleurs – sonore – 9 min.
musique : Stiletti-Ana
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La nuit tombe sur des locaux commerciaux vides, des entrepôts, des usines… Des gobos arrivés de l’espace s’allument ➪ une comédie musicale techno minimaliste à voir en boucle. en boucle. en boucle. en boucle.
vendredi 10 mai • 22.00
mercredi 15 mai • 20.00
21
THE PRIVATE LIFE OF A CAT
▎Alexander Hammid & Maya Deren
1946 – États-Unis – 16mm – N&B – silencieux – 22 min.
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Dépourvu d’êtres humains, le film donne l’impression de pénétrer un monde exclusivement félin – anthropomorphisme – comme si ces chats vivaient dans leur appartement de Manhattan indépendement de tout propriétaire. Mais ne rêvez pas, aucune scène de petit minou champion de l’ouvre-boîte.
Merci à YouTube 16mm.
vendredi 10 mai • 22.00
samedi 18 mai • 15.30
22
AUTORRETRATO
▎Antonio Bértolo Vilariño
AUTOPORTRAIT
2020 – Espagne – Super8 sur 16mm – N&B – silencieux – 4 min. 42 sec.
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Egoportrait-autophoto-autoportrait-Shots of Me ? Pixilation 16mm du corps et de l’esprit par le filmeur-même.
vendredi 10 mai • 20.30
23
WHERE ARE YOU GOING
▎Zhengfan Yang
你往何处去, OÙ ALLEZ-VOUS ?
2016 – Chine – numérique – couleurs – VOSTFR – 130 min.
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Cette chronique de 24 heures s’écrit au fil de 13 courses de taxis dans les différents quartiers de Hong Kong et des dialogues entre les passagers et le chauffeur. 13 travellings avant qui ne montrent que ce que l’on voit à travers le pare-brise. No music.
On apprend à connaître la topographie d’une ville portuaire escarpée qui a influé sur les megacities du monde entier. À bord de ce confessionnal sur roues, on écoute ses habitants (gouvernantes philippines, filles de bonne famille, restaurateur revenu d’ailleurs, homme d’affaire usé, couple qui ne peut plus joindre les deux bouts…). Un hypnotique road trip subtropical où vous croiserez aussi Tsang Tsou Choi, autoproclamé Roi de Kowloon.
dimanche 19 mai • 16.30
24
CINEMA FUTURES
▎Michael Palm
2016 – Autriche – numérique – VOSTFR – 126 min.
avec Christopher Nolan, Martin Scorsese, Nicole Brenez, Apichatpong Weerasethakul, Tacita Dean…
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Cinema Futures nous emmène dans le monde entier, à la rencontre de réalisateurs renommés, de conservateurs de musée, d’historiens et d’ingénieurs. Il met en scène l’avenir du film (pellicule for ever) et du cinéma à l’ère du numérique.
Dans Vertigo, Kim Novak désigne sur la coupe d’un tronc de séquoia : “Je suis née par ici et je suis morte là.” L’arbre sectionné a la forme exacte d’une bobine de cinéma… Et c’est bien de vertige dont il s’agit. En un clin d’œil, le numérique (et tous ses bits) est passé de remède miracle à tour de Babel chimérique accro à l’électrique. Les archives numériques, c’est comme les bitcoins, c’est un attrape-gogos.
Au-delà du seul cinéma argentique, cette enquête fouillée transcende les genres, les supports et les mémoires…
– Chérie, j’ai oublié les gosses dans le data center…
– Qui ?
samedi 11 mai • 16.30
26
VOYAGE MIRAGE
▎concert
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Ce concert vous invite à un cogito-ergo-trip bien plus doux pour la planète que Space X.
Un échevelu éclaire ses rêveries au synthétiseur.
La ballade vous laisse l’étrange impression d’avoir déjà croisé Souchon à une soirée: il était déguisé en Buzz l’Éclair, il fredonnait du Desireless…
mercredi 8 mai • 22.30
27
HORIZON 2020
▎concert
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(son et vidéo)
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Constitution : chimère visuelle, manticore sonore.
Principe : réfection du fond de l’œil, subtil massage des tympans.
Effets : impressions de déjà-vu récurantes, vices antérieurs, ongles réincarnés.
Outils : technologie de fin de siècle, protocole vaudou, matières inflammables, bruit brut et feulements.
Conclusion : terminus avec entrain, dernier cocktail avant l’arrivée des extraterrestres, tous les voyageurs remontent en voiture.
vendredi 17 mai • 20.30
28
LE CUBE
▎Le Son des choses
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(son et vidéo)
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Constitution : chimère visuelle, manticore sonore.
Principe : réfection du fond de l’œil, subtil massage des tympans.
Effets : impressions de déjà-vu récurantes, vices antérieurs, ongles réincarnés.
Outils : technologie de fin de siècle, protocole vaudou, matières inflammables, bruit brut et feulements.
Conclusion : terminus avec entrain, dernier cocktail avant l’arrivée des extraterrestres, tous les voyageurs remontent en voiture.
/ Tout au long de la session,
ouverture : 1 heure avant la première séance de la journée.