GRAN LUX - SESSION DE VISIONNAGE 35
▎27 mai • 5 juin 2015
Jonas Sternberg voit le jour en 1894 à Vienne. L’année suivante, c’est la naissance du cinématographe. À l’âge de sept ans, ses parents l’emmènent vivre aux États-Unis. Suivront d’incessants va-et-vient, pour ce grand voyageur, curieux de tout et tous. Devenu réalisateur austro-américain, il s’anoblit lui-même : « Appelez moi Josef von Sternberg ».
Son ego n’a d’égal que son talent : énorme. C’est un bûcheur, un vrai, un tatoué. Scénario, lumière, décors, costumes, musique, montage, laboratoire, production : il maîtrise tous les aspects de son métier et s’entoure toujours des meilleurs artisans dans chacun des domaines.
Qui se souvient du nom de l’inventeur de la roue ?
Ou de celui du miroir aux alouettes ?
« Elle a l’énergie de dix-mille bœufs ; elle fut ma meilleur assistante. (…) Si je n’aimais pas les œufs du déjeuner, elle allait à la campagne m’en chercher d’autres et si elle n’en trouvait pas, elle était capable de les pondre elle-même. (…) Je n’ai jamais rencontré de travailleuse plus dévote, plus intéressée par le film que par elle-même. Ceci est un grand compliment de ma part. (…) Marlène Dietrich n’est pas elle-même dans mes films ; sachez-le, Marlène n’est pas Marlène. Marlène, c’est moi, et elle le sait mieux que personne. » JvS
Les films de cette programmation seront projetés en pellicule afin de respecter le phénomène de persistance rétinienne, l’effet phi et le génie de l’émulsion photo-sensible. Ces 3 éléments, chimique ou psycho-biologiques, sont intrinsèquement liés au cinéma selon Sternberg. Il crée avec eux. En conscience. Lors d’une projection numérique, ils n’interviennent pas. Les aiguilles de l’encéphalogramme de notre cerveau ne s’agitent plus. C’est le phénomène dit de la sole meunière (grillée avec une pointe de citron, cela peut être aussi très bon).
Un cycle de films, c’est l’art consommé du cinéphile. Ce spectateur capable de manger une œuvre. Tout voir ou presque, débusquer le Ying et le Yang, le knack du réalisateur et par ricochet, se trouver dans la toile :« Mais sur l’écran, c’est moi ! »
Sternberg et quelques autres ont inventé le cinéma. Celui qui ne connaît pas les rides. Cette force d’attraction foraine : « Le cinéma c’est d’abord des fauteuils avec des spectateurs dedans ». os deux cavernes de projection vous attendent, à l’ombre des illusions de Josef von Dietrich.
* Hitchcock Alfred
Shangaï express • Joseph von Sternberg
L’Impératrice rouge • Joseph von Sternberg
Underworld • Joseph von Sternberg
Sans titre • Gaëlle Rouard
Morocco • Joseph von Sternberg
Blonde Vénus • Joseph von Sternberg
La Femme et le pantin • Joseph von Sternberg
Jet pilot • Joseph von Sternberg
Duel au soleil • King Vidor
The epic that never was • Bill Duncalf & Robert Graves
D’un silence l’autre • André S. Labarthe
Iphone China • Christian von Borries